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Marie-Suzanne Désilets
Nous-mêmes

Du 17 juin au 16 aout 2019
Résidence sur le compte Instagram de Dazibao
@dazibaomtl

 

Pour 60 jours, Marie-Suzanne Désilets s’appropriera le compte Instagram de Dazibao. Ayant réalisé plusieurs projets d’infiltration urbaine et s’intéressant tout particulièrement à ce qui nous différencie comme individu et à ce qui nous rassemble comme collectivité, l’artiste se penche avec ce projet sur un motif très révélateur de nos sociétés : la maison. La maison quasi archétypale. Cette maison reproduite en série selon des équations correspondant aux standards socioéconomiques de ce qui est nommé depuis l’après-guerre la classe moyenne.

La série recense trois secteurs au sein desquels deux modèles de maison ont été identifiés : l’un avec porche et l’autre sans. D’une superficie très similaire d’un peu plus de 70 mètres carrés, les deux modèles se présentent comme étant d’un étage et demi (la demi consistant en l’espace aménagé sous les combles). Les lotissements documentés par Marie-Suzanne Désilets sont emblématiques des premiers déploiements de bungalows réalisés par la Société d'hypothèque et de logement entre 1950 et 1951. Ces maisons dites d’après-guerre visaient à rendre abordable au plus grand nombre l’accession à la propriété.

Dans un travail d’une grande rigueur et assiduité, Marie-Suzanne Désilets a documenté 748 de ces maisons dans des conditions toujours relativement équivalentes et avec le moins d’obstructions possible : temps gris de demi-saison, donc sans le camouflage de la végétation, et à des moments où l’interdiction de stationner permettait d’éviter la présence de voitures. La standardisation du processus de documentation rend manifeste une forme de typologie — permettant un classement et une étude des différences, de même que des similitudes, et d’ainsi dresser un portrait évolutif d’une certaine forme de collectivité.

C’est donc, au-delà du constat sociohistorique que met en relief ce travail exhaustif, à ses préoccupations gravitant autour de l’expression individuelle, de sa légitimité, et du bien commun, de la collectivité que nous ramène l’artiste. Sujet, qui, transposé dans le contexte de cette résidence prendra certainement d’autres résonances en soulevant de nombreuses questions propres aux caractéristiques même d’Instagram comme outil d’émulation, d’influence, d’appartenance, d’uniformisation, de rébellion, dont la façade délimite fragilement le public et le privé.


Suite à un baccalauréat en histoire de l’art et un baccalauréat en design de l’environnement, Marie-Suzanne Désilets a complété une maitrise en arts visuels et médiatiques à l’UQAM. Axé sur la notion du vivre ensemble, son travail a souvent pris la forme d’interventions, d’actions ou d’installations et a été présenté régulièrement au Québec et au Canada. Elle enseigne au Collège Bois-de-Boulogne (Montréal).


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Un retour sur la résidence Instagram de Marie-Suzanne Désilets sur @dazibaomtl, comprenant un entretien avec l'artiste.

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