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salle d'exposition + salle de projection
 

L'art de la recherche

Stephanie Comilang, k.g. Guttman, Catherine Lescarbeau et Thérèse Mastroiacovo

Du 1er septembre au 5 novembre 2022
Vernissage le 8 septembre à 17 h
Lancement de la publication le 5 novembre à 15 h


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Le projet de L’art de la recherche est né d’une volonté de valoriser les pratiques artistiques axées sur la recherche et l’expérimentation, de l’idée de briser le réflexe consistant à occulter la portion réflexive et l’élection d’une posture artistique si essentielle au développement d’un projet de création — d’une œuvre. Il s’agit donc de mettre de l’avant cette arrière-scène laissée en sourdine, de mettre en lumière ce moment de jachère, de bascule, sinon de tension, entre la conceptualisation d’un projet et sa réalisation.

Une chose singulière s’est installée dans le développement de cette initiative ; en m’accordant le privilège de m’infiltrer dans leur processus de recherche, les artistes ont pris une tangente taillant une belle place à l’autre : la personne qui regarde, qui visite, qui lit, qui entre dans l’œuvre. Alors que souvent l’art se manifeste à priori dans un rapport de séduction qui pourrait rester en surface, les artistes ici réunies ont valorisé l’accueil, l’ouverture, la générosité que requiert le geste de laisser l’autre entrer, visiter, s’approprier, manipuler, voire repartir avec une parcelle de l'œuvre. Difficile à transposer en français, le sens équivoque du mot anglais please m’est maintes fois revenu en tête au fil de mes conversations avec les artistes. Please qui veut autant plaire, séduire, satisfaire, contenter que manifester le respect, l’application d’un certain protocole nécessairement régi par des paramètres, parfois une certaine déférence, me semble produire une image intéressante du retournement que suscite l’approche amplifiant l’angle de la recherche. Au « I want to please » s’ajoute un « Please come in ». Sans se priver du rapport de séduction, cet appel suggère un engagement significatif de la pratique dans un processus de recherche évolutif puisqu’à tout moment l’inconnu peut s’y glisser.

En choisissant la recherche comme leitmotiv pour ce projet, nous souhaitions tout autant offrir un climat privilégié de création pour les artistes que de réitérer l’approche particulière de Dazibao axée sur les relations approfondies et de longue durée avec les artistes. Dans cette optique de faire place aux étapes préliminaires d’un projet et d’accompagner les artistes tout au long du développement de celui-ci, nos réflexions sont guidées par des balises où la recherche ne doit être compromise par aucun enjeu restrictif de fonctionnalité, puisque sa fonction même est d’explorer et de proposer de nouveaux paradigmes. En ce sens, Dazibao souhaite offrir une zone libre, hors de toutes influences normatives des savoirs, un espace expérimental pour la pensée artistique, la recherche critique et la production non conformiste de connaissances nouvelles. Il s’agit donc d’ouvrir un espace spéculatif, alternatif, entièrement indépendant de la rhétorique d’une nécessaire pertinence ou efficacité socioéconomique. — FC

Une exposition préparée par France Choinière pour Dazibao.

* L'art de la recherche se découpe en trois segments : la présente exposition, les cahiers qui témoignent des recherches menées par chacune des artistes et une publication à venir documentant les œuvres réalisées et qui, rassemblés, ne formeront qu'un seul objet.


Stephanie Comilang est une artiste qui vit et travaille entre Toronto et Berlin. Ses œuvres documentaires créent des récits qui examinent comment nos conceptions de la mobilité, du capital et du travail à l'échelle mondiale sont façonnées par divers facteurs culturels et sociaux. Ses œuvres ont été présentées à la transmediale (Berlin), à la Hamburger Bahnhof (Berlin), au Tai Kwun (Hong Kong), au International Film Festival Rotterdam, à la Tate Modern (Londres) et à la Haus der Kunst (Munich). En 2019 elle recevait le Prix Sobey pour les arts, le prix artistique le plus prestigieux du Canada pour les artistes de 40 ans et moins.

k.g. Guttman est une chercheuse, artiste et maman canadienne établie à Tiohtiá:ke/Montréal, qui reconnait occuper un territoire non cédé. Elle est diplômée du programme de doctorat de l'Université de Leiden et de l'Académie royale des beaux-arts de La Haye (Pays-Bas). Elle a reçu des fonds du CRSH (Conseil de recherches en sciences humaines du Canada) pour une recherche artistique prenant en compte le discours sur la territorialité, la pratique chorégraphique et les interventions in situ.

Diverses manifestations de son travail, qui font le lien entre la danse et les arts visuels, ont été présentées à la Gallery TPW et à la Blackwood Gallery (Toronto), à VIVA ! Art Action, RIPA et La Centrale (Tiohtiá:ke/ Montréal), au Musée d'art de Joliette, à Klupko (Amsterdam), à Espace Khiasma, au Palais de Tokyo et à Point Éphémère (Paris). Elle a effectué des résidences et réalisé des œuvres de commande chorégraphiques à l'Agora de la danse et à Tangente (Tiohtiá:ke/ Montréal), au Festival Danse Canada et à Dancemakers (Toronto), à l'Université de Sonora (Hermosillo), au Kunstencentrum BUDA (Courtrai).

De 2008 à 2013, kg. Guttman a été professeure adjointe au Département de danse contemporaine de l'Université Concordia et, en 2015, a enseigné au département de photographie de l'Académie royale des beaux-arts de La Haye (Pays-Bas). Sa pédagogie est intimement liée à ses pratiques artistiques. kg. Guttman a travaillé comme danseuse professionnelle avec la compagnie Le Groupe Lab de Danse, sous la direction de Peter Boneham, de 1999 à 2005 et comme pigiste avec Lynda Gaudreau, Louise Bédard, Antonija Livingstone, entre autres.

Catherine Lescarbeau poursuit actuellement des études de doctorat en Études et pratiques des arts à l’Université du Québec à Montréal (UQAM). Elle a participé à plusieurs expositions solos et collectives et présenté différentes performances dans des lieux de diffusion au Québec et en France (Galerie UQO, Galerie Leonard & Bina Ellen, La Mirage, Fonderie Darling, FRAC Lorraine). Artiste multidisciplinaire, elle s’intéresse à la relation entre l’art conceptuel et la critique institutionnelle ainsi qu’à la pertinence de ces approches aujourd’hui. Ses plus récentes recherches s’articulent autour de la plante d’intérieur. En focalisant ses recherches sur cet objet, l’artiste vise à développer une interface lui permettant de réfléchir la relation entre culture et nature à l’intérieur des espaces corporatifs et institutionnels.

L'œuvre de Thérèse Mastroiacovo porte sur l’art en tant que notion, sur le processus artistique comme méthodologie. Elle traite du rapport précaire entre l’art et sa propre définition, relation tantôt ouverte largement, tantôt à moitié, ou juste entrouverte à une reclassification selon le moment. Les niveaux changeants d’ouverture créent un espace interstitiel, espace qui laisse place aux chemins de traverse, aux processus et aux démarches. Son œuvre se situe là, dans un univers de potentialité, créé au cœur de structures préexistantes. C’est cela – cette grande, grande chose posée là, dans toute sa simplicité – qui rend son travail à la fois familier et insaisissable.

 
 

La publication L'art de la recherche a été réalisée grâce à l'appui de Periculum. Fondation pour l'art contemporain.



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Médiation

Rencontrez l’artiste
k.g. Guttman

Le 1er octobre 2022 de 14 h à 16 h

k.g. Guttman sera à la galerie entre 14 h et 16 h pour parler au public et répondre aux questions. Passez voir l'exposition et rencontrez l'artiste dans un cadre informel!

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Rencontrez l’artiste
Catherine Lescarbeau

Le 15 octobre 2022 de 14 h à 16 h

Catherine Lescarbeau sera à la galerie entre 14 h et 16 h pour parler au public et répondre aux questions. Passez voir l'exposition et rencontrez l'artiste dans un cadre informel!

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Rencontrez l’artiste
Thérèse Mastroiacovo

Le 22 octobre 2022 de 14 h à 16 h

Thérèse Mastroiacovo sera à la galerie entre 14 h et 16 h pour parler au public et répondre aux questions. Passez voir l'exposition et rencontrez l'artiste dans un cadre informel!

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Publication

L’art de la recherche

Lancement le 5 novembre 2022 à 15 h

Aux quatre cahiers de recherche témoignant des recherches entreprises par les artistes se joint un cinquième ouvrage qui jette un regard discursif sur l’ensemble du projet, incluant de la documentation, un texte d'introduction et des textes de Biba Bell, Mika Hannula, Laura Huertas Millán et Sarah Turcotte.

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Médiation culturelle

 

À l’image — Takeover 1

À l’image — Takeover est un projet d'art participatif pour lequel, pour une deuxième année, un groupe de jeunes montréalaises est invité à intervenir et à réagir à la programmation des expositions de Dazibao, en collaborant entre elles ainsi qu'avec leur mentore, l'artiste Veronica Mockler.


 

Dazibao remercie les artistes de leur généreuse collaboration ainsi que son comité consultatif pour son soutien.

Dazibao reçoit l’appui financier du Conseil des arts et des lettres du Québec, du Conseil des arts du Canada, du Conseil des arts de Montréal, du Ministère de la Culture et des Communications et de la Ville de Montréal.

Dazibao reconnait être situé en territoire non-cédé de la nation Kanien'kehá: ka et que Tiohtià:ke / Montréal est historiquement connu comme un lieu de rassemblement pour de nombreuses Premières Nations et, aujourd'hui, une population autochtone diversifiée ainsi que d’autres peuples.