proximité · plaisir · plasticité
regard sur la performance
Chukwudubem Ukaigwe, Deanna Peters/Mutable Subject,
demi-mesure (Clara Cousineau + Marion Paquette), Every Ocean Hughes, Francisco González-Rosas, Freya Björg Olafson, Hannah Wilke, Ivetta Sunyoung Kang, Lisa Smolkin, Manoushka Larouche, NIC Kay et Wan Yi Leung
Du 21 avril au 23 juin 2022
Vernissage le 21 avril à 18 h*
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Chaque jour, d’un seul coup, en simultané, nous consommons et produisons des images, que ce soit pour la caméra ou non. Dans une culture où l'identité est performative et où le spectacle est inhérent, regarder s'avère crucial : regarder, comme dans « la façon de paraitre devant les autres », et regarder comme dans « la façon d'être témoin ». Les œuvres présentées dans cette exposition traitent la surface du corps de manière performative, comme s'il s'agissait d'une image, et la surface de l'image, comme s'il s'agissait d'un corps. Cette proximité, ce toucher et ce sujet de la matérialité sont envisagés par le prisme de termes interconnectés : la proximité, le plaisir et la plasticité.
Compliquant la trajectoire des regards, les artistes soulèvent des questions comme « qui voit, qui est vu... comment et... quoi encore ? ». Sont déployées différentes proximités : en périphérie, de l’intérieur, à distance, parfois répétées, déléguées, floues, voire inexistantes ou refusées. Ainsi, moins préoccupé·e·s par le regard de la caméra et sa domination, les artistes proposent des interactions hors de l’usuelle dualité entre le corps et l'image. Leurs performances sont à la fois une protestation et une célébration de l’acte de voir.
Le plaisir procuré par cette tension accroit le potentiel de l'œuvre à susciter des manières de voir et de faire différentes, puisque ce plaisir crée une sorte de proximité, loin de l'approche minimaliste ou en quête d'authenticité souvent associée à l’art de la performance. Au sein d'un monde d’images accaparant et en constante expansion, le plaisir s’approprie le labeur de la performance pour renégocier les termes de l’échange, à la faveur de nouvelles et singulières définitions du « réel ».
Plusieurs œuvres de cette exposition explorent les caractéristiques du moi virtuel et de l'image numérique, la manière dont individuellement nous les copions, les devenons et les multiplions. Ici, la plasticité peut être comprise comme le caractère changeant des matérialités par lesquels le moi prend forme et comme la possibilité que ce moi s’active à créer des formes. C'est une affirmation de la masse et de la matière qui implique la manière dont nous entrons en relation, et nous positionnons dans le monde qui nous entoure. Considérant l'interchangeabilité désormais omniprésente de l'image et du soi, les œuvres ici réunies partent du principe que nous sommes autant des images, que les images sont de nous.
Un projet développé par Emma-Kate Guimond, sous la direction de France Choinière.
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Dans The Shivering [Le tremblement], l’image est l’hôte et le témoin d’une intimité entre caméra et sujet. On ressent une impression de confiance et d’amitié entre l’artiste et les participants, qui sont tous des amis et qui, comme l’artiste, sont des jeunes hommes de descendance africaine. Dans le cadre, Ukaigwe met en scène une immobilité qui, en raison de la temporalité inhérente à la vidéo, se charge de vulnérabilité. Les hommes sont assis là, posés, devant un public élargi et pluriel, devant une confluence de perceptions silencieuses concernant leur identité. Alors qu’ils rendent ce regard, anticipant et peut-être appréhendant ce public invisible, l’image se brouille à cause d’un tremblement qui fait écho à la fragilité de leur expérience.
Chukwudubem Ukaigwe (1995) est un artiste, commissaire, auteur et travailleur culturel établi dans le territoire du Traité 1 du dit Canada. Employant une variété de médiums pour explorer la pluralité, il considère sa pratique artistique comme une conversation, ou un échange continu entre création et interprétation. Il a participé à des résidences à Winnipeg à Video Pool Media Arts Centre, Plug In Institute of Contemporary Art et à window et était artiste en résidence dans le cadre du programme Salt Spring Arts residency en 2021. Il est également le fondateur de Patterns Collective, un collectif d'artistes en ligne qui opère dans un cadre décolonial, et est actuellement l'éditeur de Plug In Editions Online.
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Originalement présentée sous forme de performance en Live Stream, Something between my face and your face is always interesting [Une chose entre mon visage et ton visage est toujours intéressante] cherche à créer des situations de perceptibilité dans la distance virtuelle entre performeur·se et public. Vraisemblablement, l'artiste et le public fixent leurs écrans depuis la solitude de leurs foyers respectifs. Au fur et à mesure que des parties du corps de Peters se fondent dans l’obscurité de l’arrière-plan, l’écran de la personne qui regarde devient un miroir noir en mutation. Parce que la performance a été enregistrée sur un ordinateur portable, la qualité de l’image et du son est de niveau domestique et, donc, a quelque chose du quotidien. De la même manière, on pourrait dire du rythme de la performance qu’il est détendu (elle fume un joint, dodeline de la tête au son de la musique). Tout cela résiste au sous-jacent impératif de productivité du logiciel de téléconférence utilisé, lequel consolide ultimement notre identité et le capital que nous produisons ou devenons en interagissant sur Internet.
Artiste de la danse et designer vivant dans les territoires Musqueam, Squamish et Tsleil-Waututh (Vancouver), Deanna Peters/Mutable Subject (1980) organise, chorégraphie et crée régulièrement des performances pour des espaces DIY et en ligne. Deanna Peters détient un baccalauréat en beaux-arts de la Simon Fraser University (Burnaby) et a été en résidence à 8 Days VI (Toronto), LEÑA Artist Residency (Ile Galiano), Plastic Orchid Factory (Calgary), What Lab (Vancouver), entre autres.
Something between my face and your face is always interesting présente une musique d’Ahmed Khalil.
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Deux protagonistes semblent à la fois des copies et des variations l’une de l’autre. Dans une chorégraphie référant à un atelier de travail, elles construisent, échangent et élaborent l’environnement visuel qui les enveloppe. Très esthétisé, cet environnement est également une image, une réflexion de ces figures où matériaux, couleurs et textures sont des extensions de leur subjectivité. Si l’on peut dire du décor de cette performance qu’il est décoratif, par contre, les relations tangentielles entre les formes — la manière dont elles se touchent ou non — donnent lieu à un certain plaisir, à un alliage d’excitation et de satisfaction. Dans cette ardente pratique de création de formes, les artistes s’affirment en combinant individualité et travail.
demi-mesure est une entité collaborative entre Clara Cousineau (1994) et Marion Paquette (1992). Leur travail multidisciplinaire combine la sculpture, la performance et la documentation vidéo. Travaillant avec des formes à la fois opposées et complémentaires, le duo explore de manière poétique et ludique le potentiel de « l'entre-deux ». Le travail de demi-mesure a été présenté à Espace Transmission (Montréal), au OFFTA (Montréal), à La Bande Vidéo (Québec) et au Fol Film Festival (Paris).
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Tournée à la place Sergel, un square à Stockholm où se déroulent les manifestations politiques de la ville, Sense and Sense [Sens et sens] met en lien le mouvement corporel quotidien et celui qui initie le changement politique. Comme dans plusieurs de ses œuvres, Every Ocean Hughes s’approprie le site par la collaboration et l’improvisation. Ici, Hughes fait appel à l’artiste de la performance MPA qui réagit à la demande lui indiquant de « marcher sur le côté », en faisant avancer laborieusement la surface de son corps sur la chaussée. Dans un plan rapproché en plongée, la caméra, qui donne l’illusion au départ qu’elle se tient debout, fait un zoom arrière pour révéler l’immensité du site et, ainsi, la distance que la performeuse a encore à parcourir. Alors que son corps horizontal se déplace de manière précaire contrairement aux autres personnes qui avancent tout droit avec désinvolture, les enjeux d’un tel mouvement sont mis au jour. En même temps, l’artiste active des notions d’impossibilité comme moyen de façonner et d’articuler un imaginaire dans lequel d’autres manières de voir et de faire pourraient être rendues possibles.
Every Ocean Hughes (1977), officiellement Emily Roydson, est artiste transdisciplinaire et auteur·trice dont le travail aborde les thèmes de l'identité queer, du genre, du plaisir et du changement durable. En 2002, Hughes cofonde le journal et collectif d'artistes féministe queer Lesbian To The Rescue (LTTR), avec Ginger Brooks Takahashi et K8 Hardy. Ses expositions individuelles ont été présentées au Studio Voltaire (Londres), au Kunsthalle Lissabon, à Secession (Vienne), à PARTICIPANT INC et Art in General (New York), entre autres. Son exposition solo Alive Time était récemment présentée au Moderna Museet (Stockholm). Hughes a également écrit des paroles pour les musiciens The Knife, Colin Self, JD Samson et conçu des costumes pour les chorégraphes Levi Gonzalez, Vanessa Anspaugh, Faye Driscoll et Le Tigre. Hugues occupe actuellement le poste de professeur·e invité·e Sachs à la University of Pennsylvania.
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En faisant appel à un éventail d’interfaces augmentées et technologiques d’imagerie du corps, Identity templates for a disordered body [Modèles identitaires pour un corps désordonné] aborde l’identité par la répétition de visions de soi-même. Commençant par une entrevue avec un personnage drag, méticuleusement affublé de références à tendances virales, l’œuvre enchaine avec la production d’une épreuve 3D en plastique à partir d’un scanning du corps de l’artiste. Littéralement objectifié et rendu sous forme de données, l’artiste utilise un logiciel de modélisation à la manière d’un endoscope pour explorer l’intérieur de cette version sans chair de lui-même. Cette multiplicité de formes est une façon par laquelle González-Rosas réitère l’altérité ainsi que l’économie sémiotique dans laquelle elle se joue en tant que seuils de consommation, d’assouvissement et de résistance.
Francisco González-Rosas (1984) est un artiste de la performance et des nouveaux médias né au Chili et actuellement établi à Tiohtià:ke/Montréal. Sa recherche artistique s'articule autour de la médiation constante du réel dans la vie contemporaine, utilisant la performance comme un dispositif générateur de réflexion plutôt que comme une fin en soi. González-Rosas est titulaire d'une maitrise en intermédias de l'Université Concordia (Montréal) et d'un baccalauréat en théâtre de la Finis Terrae University (Santiago). Sa vidéo-performance Dating for Export a été acquise par le Musée d'art contemporain de Montréal pour sa collection permanente en juin 2021.
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CPA (Consistent Partial Attention) [APC : Attention partielle constante] est une partition comprenant une vidéo et des mouvements dans laquelle l’artiste reprend des performances trouvées sur Internet où l’on voit des gens en train de danser chez eux devant la caméra. Cherchant à la fois à regarder la danse et à la reproduire, les yeux d’Olafson se détournent constamment en direction de son ordinateur qui agit à la fois comme écran et comme caméra. Malgré l’effet numérique visant à cacher l’identité des « originaux », les gens dans les vidéos semblent évoluer dans un enchevêtrement de sensualité, de théâtralité et de fantasme. Le choix de diffuser ces danses semble dire que le regard de l’autre est nécessaire au processus d’affirmation de soi. Olafson réagit amicalement à leurs danses en les accueillant dans son propre corps. Elle devient une interface incarnée pour le mouvement-source et sa copie, proposant une réflexion sur les voies de circulation et de multiplication qui apparaissent lorsqu’on partage des images de soi-même.
Freya Björg Olafson (1983) est artiste intermédias travaillant la vidéo, l'audio, l'animation, la capture de mouvement, la réalité augmentée, la peinture et la performance. Sa pratique porte sur l'identité et le corps, influencée par la technologie et Internet. Le travail d'Olafson a été présenté à l'international au Bauhaus-Archiv (Berlin), Southeastern Center for Contemporary Art (Caroline du Nord), Ludwig Museum (Budapest) et au Centre national des Arts (Ottawa). En 2020, l'artiste était finaliste du Prix Sobey pour les arts. Olafson détient une maitrise en nouveaux médias du Transart Institute for Creative Research/Donau University Krems et est actuellement professeur·e adjoint·e en arts numériques à The School of Art de la University of Manitoba.
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So Help Me Hannah [Que Hannah me vienne en aide] a débuté par une série de photographies « performalistes » de Wilke posant nue, ne portant que des talons hauts et tenant un petit pistolet. Recouvertes de citations brèves de la part d’artistes et de penseurs masculins, les images théorisent le/son corps en lien avec des systèmes de représentation et l’économie de l’art, tout en travaillant à faire de la vulnérabilité et de l’érotisme des vecteurs de connaissance. Comme performance, So Help Me Hannah a été présentée plusieurs fois entre 1978 et 1985 ; elle faisait appel à des caméras sur scène devant lesquelles Wilke exécutait un lent mouvement gestuel faisant l’effet d’une série de poses en continu. Toujours consciente de son image en relation avec la présence physique de la caméra et sa capacité à représenter, elle exploite le regard pour exécuter une critique incarnée, changeant ainsi son modus operandi. Grâce à un paysage sonore fait de publicités télévisuelles entrecoupées d’un texte écrit, lui aussi composé de citations, elle pousse le pari encore plus loin et, dans une arène d’idées essentiellement masculines, elle vient contrarier les manières conventionnelles de voir.
Hannah Wilke (1940-1993) est une artiste conceptuelle féministe dont le travail va de la sculpture, au dessin, à la photographie, la performance et la vidéo. Ses autoportraits radicaux remettent en question les représentations dominantes du corps féminin. Sa première exposition institutionelle, Hannah Wilke, Scarification Photographs and Videotapes (1975) s'est tenue à la Fine Arts Gallery de la University of California. D'autres expositions individuelles majeures ont eu lieu à P.S.1 (New York), Washington Project for Arts, Nikolaj Kunsthal (Copenhague) et à NgBk (Berlin). Ses œuvres ont été acquises par les collections du Guggenheim et du Whitney Museum of American Art (New York), le Centre Pompidou (Paris) et le Tate Modern (Londres), entre autres. Sa dernière série Intra-venus (1992-1993) a été exposée dans plusieurs galeries internationales. En 2022, la Pulitzer Arts Foundation présentait Hannah Wilke: Art for Life's Sake, une rétrospective majeure (Missouri).
Avec l’aimable permission d’Electronic Arts Intermix (EAI) (New York)
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Dans Proposition 1: Hands [Proposition 1 : mains], Ivetta Sunyoung Kang emprunte à un jeu d’enfant coréen intitulé « faire apparaitre l’électricité » pour offrir une partition pour deux personnes dans une exploration sensorielle coanimée. Passant des directives à la narration, les détails avec lesquels le texte décrit des sensations, comme la froideur de la main, confèrent un sens poétique aux gestes. Les sensations naissantes peuvent être attribuées à la fois à la personne qui regarde et à un « autre désincarné ». La caméra focalisant sur les mains, et qui ne passe qu’une fois sur le visage d’un sujet se suçant le doigt, ajoute à cette ambigüité. Mélange expérientiel de plaisir et de proximité, l’œuvre demande également sur un mode ludique qui voit, fait et sent. Où et quoi ?
Ivetta Sunyoung Kang (1986) est une artiste interdisciplinaire sud-coréenne de première génération établie à Tiohtià:ke/Montréal et Tkaronto/Toronto. À travers la performance, le texte et la vidéo, elle explore l'intersection de la diaspora et de la maladie mentale. En recherchant le bienêtre, elle bouscule les mécanismes colonialistes d'oppression. Kang est titulaire d'un baccalauréat en production cinématographique de l'Université Sangmyung (Séoul) et d'une maitrise en arts de l'Université Concordia (Montréal). Ses œuvres ont été présentées à l'échelle internationale, entre autres au JEONJU International Film Festival, à la Galerie Leonard et Bina Ellen et au MAI (Montréal), au Arlington Arts Center et au Xpace Cultural Centre (Toronto). Elle publie actuellement une sélection de poèmes intitulée Tenderhands et est membre cofondatrice de Quite Ourselves, un collectif d'artistes à la recherche de mobilité durable dans la vie et la création artistique.
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Dans Life’s lil Bitch [Petite chienne de vie], Lisa Smolkin met en avant le plaisir de la couleur, de l’amitié et de l’apprentissage comme stratégie pour survivre aux matrices sociales d’un capitalisme tardif. En tant que protagoniste du récit, elle bascule entre un avatar 3D et des versions vidéos d’elle-même, revêtant à chaque fois une remarquable collection de créations de mode. Voyageant dans des paysages visuels variables et souvent fantastiques, Smolkin analyse et incarne une foule d’angoisses, notamment un trauma ancestral, des enjeux de croissance humaine et le manque d’ascension sociale. À l’intérieur d’un rendu numérique de son propre système nerveux (l’un des sites principaux du corps pouvant réagir au stress et le métaboliser), Smolkin appuie sur le bouton « proceed in a new way (procéder autrement) », suggérant que dans cet empêtrement se trouve la possibilité de refaçonner des récits personnels et collectifs.
Lisa Smolkin (1972) est une artiste de la performance, de la vidéo et de l'installation vivant à Tkaronto/Toronto. Employant souvent un ton satirique, mais aussi vulnérable, pour explorer les thèmes de l'identité personnelle et l'effet des hiérarchies sociales, son travail combine des éléments de la culture populaire et des processus de guérison. Elle a régulièrement performé à Doored, un événement torontois entre la performance et l'humour conceptuel organisé et animé par le duo d'artistes Life of a Craphead. Smolkin a performé au Art Gallery of Ontario (Toronto), au Banff Centre for Arts and Creativity, au Hamilton Art Gallery et pour le Toronto Biennial of Art, entre autres, et son travail a donné lieu à des mentions dans Canadian Art et C Magazine.
Life’s lil Bitch résulte de collaborations avec Liz Brain (Hannah Guinan et Alex Van Helvoort) pour la trame musicale d’ouverture, Alisson Escobar pour la création de l’avatar 3D et Zak Tatham qui a contribué au travail vidéo.
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Détail sur le visage reconnu active deux lectures possibles du mot reconnaissance en tant que manière de considérer la relation entre subjectivité et visibilité. D’abord, la reconnaissance implique une appréciation : l’artiste tape des mains de façon répétée devant son visage. Autrement dit, elle applaudit. Par la durée et la répétition, le sens inhérent à ce geste se met à dériver. La reconnaissance devient davantage une question d’identification, alors même que le mouvement de Larouche crée l’illusion d’un effet de flou, réduisant notre capacité à la reconnaitre. Puisque le flou correspond normalement à l’ouverture du diaphragme de la caméra, ou se fait par la suite au montage, surgit le sentiment que la limite entre le sujet et l’image, sa surface, a été rompue.
Manoushka Larouche (1990) est une artiste interdisciplinaire établie à Tiohtià:ke/Montréal dont le travail se situe à l'intersection de la photographie, de l'écriture et de la performativité, essentielle à la formation de l'identité. Elle est titulaire d'un baccalauréat et d'une maitrise en arts visuels et médiatiques de l'Université du Québec à Montréal et a présenté son travail à la Galerie UQO (Gatineau), CIRCA art actuel (Montréal) et dans des espaces comme le local E6-21 (Montréal) et Artexte (Montréal).
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brown shades of Black [tons bruns de Noir] et Wait, Wait, Wait [Attends, attends, attends] font partie d’un vaste projet de NIC Kay intitulé #blackpeopledancingontheinternet. Le projet explore la manière dont les communautés noires en ligne revendiquent l'Internet comme un espace de jeu visible et culturellement codé ainsi qu'un espace d'organisation politique et d'innovation.
Dans brown shades of Black, défile plein cadre une séquence de nuances de brun qui contraste avec des extraits sonores tirés de vidéos prises sur Internet dont le thème sonore engage la danse Noire. De même, dans la vidéo Wait, Wait, Wait, les paroles les plus répétitives de la chanson Lottery (Renegade) de K Camp sont extraites et mises en valeur dans un découpage textuel et sonore.
En 2019, un clip de la chanson Lottery (Renegade) a été utilisé par Jalaiah Harmon pour chorégraphier The Renegade, qui est devenu la danse virale la plus influente aux États-Unis ces dernières années.
NIC Kay (1989) est artiste interdisciplinaire et performeur·se américain·e qui travaille avec le mouvement pour explorer le relationnel et le désir, utilisant la chorégraphie pour sonder les relations entre espaces, corps et objets, afin de détourner le sens et changer la façon de percevoir l'espace. Kay est une personne noire queer trans non binaire ayant performé à l'international, notamment à l'Akademie der Künste (Berlin), à Buddies in Bad Times Theatre (Toronto), Encuentro 19 (Mexico), Institute of Contemporary Arts (Londres), Portland Institue for Contemporary Art et à la Zurich University of the Arts. Kay recevait en 2020 le Dorothea Tanning Award de la Foundation for Contemporary Arts (New York) et publiait la même année son premier livre, Cotton Dreams, chez Candor Arts.
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Alone with the cat in the room [Seule avec le chat dans la pièce] capte l’artiste Wan Yi Leung en train de battre un homme anonyme dans une pièce sombre. S’étant rencontrés en ligne sur le réseau SugarDaddies, annoncé comme étant « l’endroit où tu peux être entièrement honnête à propos de qui tu es et de ce que tu veux », ils s’entendent pour qu’elle le batte trois fois par semaine pendant trois mois. Mais, sans cette information hors champ, la relation entre l’artiste et le participant suscite des questions sur le pouvoir, la transaction et le plaisir : Qui travaille pour qui ? L’artiste regarde directement la caméra et, par extension, le public, mettant ainsi à mal les présomptions potentielles à propos de son contrôle de l’image et du rôle qu’elle y joue.
Wan Yi Leung (1989) est une vidéaste et une photographe qui documente régulièrement ses « rencontres étranges » en répondant aux dynamiques de pouvoir fondées sur le genre, par exemple le fétichisme et l'incertitude, à l'aide de déclencheurs ASMR et エログロ (eroguro, la combinaison de l'érotisme/beauté et du grotesque). Avant d'obtenir sa maitrise en photographie en 2021 à l'Université Concordia (Montréal), Leung a travaillé comme mannequin à Berlin et à Londres. Son travail a été présenté à Montréal à la Galerie Leonard et Bina Ellen, au Peripheral Hours et à la Fonderie Darling.
Évènements
Session 30: Francisco-Fernando Granados en conversation avec Margaret Dragu
Le 12 mai 2022
Diffusion en première sur Facebook à 18 h
Performances
Laurence Beaudoin Morin
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Camille Rojas
Le 19 mai 2022 à 19 h
Performance
Mathieu Lacroix
Le 4 juin 2022 de midi à 17 h
Dazibao remercie les artistes de leur généreuse collaboration ainsi que son comité consultatif pour son soutien.
Dazibao reçoit l’appui financier du Conseil des arts et des lettres du Québec, du Conseil des arts du Canada, du Conseil des arts de Montréal, du Ministère de la Culture et des Communications et de la Ville de Montréal.
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