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© Kriss Li

 
 

Session 36 | Kriss Li

Le 5 décembre 2024 à 19 h

Pour la Session 36, Kriss Li présente Abolition Film Society V1, un programme vidéo initialement commandé pour un symposium du CFMDC intitulé The Breadth Of. Dans ce contexte, Kriss Li a réuni cinq œuvres correspondant aux intérêts de cinq personnes incarcérées, qui ont rédigé des réponses à l'intention du ou de la cinéaste.

La projection des films sera accompagnée d’une présentation de Kriss Li portant sur les conditions particulières de communication imposées par le milieu carcéral, des politiques sous-jacentes, et des expériences partagées par chaque personne incarcérée participant au projet.


Programme — 29 min 17 sec

Geoffrey Pugen, Xam (2020) — 9 min 
Canada | son | couleur | russe, français, anglais

Xam est une exploration de science-fiction sur l'avenir de la surveillance et du piratage corporel. Alors qu’il se trouve dans le métro londonien, un homme sans méfiance ouvre un message texte étrange, lui faisant perdre conscience et l'entrainant dans un vortex. Il se réveille sur des rails de train à Kiev, en Ukraine, incapable de communiquer avec ses proches. Avec l'aide de la communauté de pirates informatiques de Kiev, puis de Paris, l'homme exploite des transmissions virtuelles alternatives dans l’espoir de rentrer chez lui. Xam est raconté à travers un cadre intime à la première personne et un collage vidéo soulignant l'intégration croissante de l'humain et de la technologie. Le récit s’inspire de l'histoire du grand-père du cinéaste qui, en 1905, a été capturé par l'Empire russe, mais s'est échappé en Ukraine en sautant d'un train.

Terry J. Jones, Ode to the Nine (2018) — 3 min 05 sec
États-Unis | son | couleur et noir et blanc | anglais

Ode to the Nine est influencé par l’artiste vidéo Jon Rafman, dont les œuvres 9-Eyes et You, the World and I ont inspiré Jones pour ce court métrage. Cette vidéo expérimentale permet au réalisateur de réfléchir à la pertinence de l'image en mouvement et à ses impacts sur l'expérience autochtone du passé, du présent et du future.

Sonya Reynolds et Lauren Hortie, Whatever Happened to Jackie Shane? (2014) — 8 min 12 sec
Canada | son | couleur | anglais

Toronto, 1963. Jackie Shane — née à Nashville et basée à Toronto, chanteuse de soul, musicienne noire, queer, flamboyante — a une chanson à succès palmarès. La chanson fait sensation et, avec les paroles « Tell her that I'm happy, tell her that's I'm gay ; tell her I wouldn't have it any other way » [Dites-lui que je suis heureuse, dites-lui que je suis gay ; dites-lui que je ne voudrais pas qu'il en soit autrement], il s’agit aussi un hymne gay underground. Mais avant de pouvoir profiter pleinement du fruit de son succès, Jackie disparait soudainement.

En découvrant ce moment oublié de l'histoire de la musique queer de Toronto, les artistes Hortie et Reynolds recréent l'histoire de Jackie à l'aide de marionnettes d'ombre, de rétroprojection et de techniques de stop motion. Suivez Jackie à travers la scène musicale de la rue Yonge à Toronto dans les années 1960, les rumeurs et les scandales des tabloïds, jusqu'à sa mystérieuse disparition. Qu'est-il arrivé à Jackie Shane? Il faut regarder pour le savoir.

E. Hearte, unexplained as yet (2013) — 2 min 40 sec
Canada | sans son | noir et blanc | sans dialogue

Le langage vernaculaire de l'identité de genre ne cesse de s’étendre et d’évoluer, toutefois beaucoup continuent de vivre au-delà de ces définitions, défiant la langue et les catégories ; nous sommes des personnes méconnues, semblables à des créatures mythiques. Les multiples expositions d'un seul rouleau de film Super 8 donnent un bref aperçu au cœur de cette chimère : être non identifié... inexpliqué.

Nadine Valcin, Whitewash (2016) — 6 min 20 sec
Canada | son | couleur | anglais

Whitewash examine l'esclavage au Canada et son omission dans le récit national. Le pays s'enorgueillit d’avoir été le refuge bienveillant où les Africains, réduits en esclavage et emmenés aux États-Unis, ont obtenu leur liberté grâce au Chemin de fer clandestin. Cette image puissante éclipse le fait que l'esclavage ait été légal au Canada pendant plus de 200 ans, sous les régimes français et britannique. Whitewash met en scène certaines des familles d'esclaves emmenées sur l'Île-du-Prince-Édouard par les loyalistes et examine comment neuf générations de descendants se sont assimilées jusqu’à ne laisser que très peu de traces visibles de leur origine.



Kriss Li explore les divisions et les hiérarchies qui maintiennent l'ordre social, ainsi que les sites cachés de possibilités pouvant être exploités pour renforcer les capacités collectives. Sa pratique artistique se nourrit d'un engagement profond dans l'organisation communautaire, notamment, depuis 2009, au sein de Prisoner Correspondence Project, une initiative de solidarité gérée par des bénévoles pour les personnes détenues de la communauté LGBTQ. Le travail de Li a été largement diffusé dans des festivals de cinéma, notamment à DOC NYC, au International Short Film Festival Oberhausen, au Images Festival (Toronto), au Vancouver International Film Festival, au Athens International Film + Video Festival, au Kassel Documentary Film and Video Festival, au International Documentary Film Festival of Mexico City, au Bucharest International Experimental Film Festival et au Laceno d’oro International Film Festival (Italie). Kriss Li a effectué des résidences à Amant New York (USA), Kulturhaus Villa Sträuli (Suisse), Antenna’s Paper Machine Residency (USA), Struts Gallery, Vidéographe, Céline Bureau, et Ada X (Canada). Li a organisé des programmes pour Plug In Institute of Contemporary Art, le Vancouver Queer Film Festival et le Slut Island Festival (Canada).


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Exposition

Kriss Li
Abolition Film Society

Du 14 novembre 2024 au 18 janvier 2025


 

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