Texte pour l’audiodescription pour

A composition of waters (adjusted to fit)

Un écran gris se transforme en image alors qu'un bourdonnement mécanique se fait entendre et que deux ondulations distinctes de cercles concentriques se superposent, remplissent l'écran et vibrent avec le son. Dans leur interférence, de petits points flous semblent s'élever et pulser alors que le son du synthétiseur continue de bourdonner. L'ombre d'une main apparait de nulle part, éclipsant en grande partie l'image, tandis qu'une goutte légèrement jaunie apparait à la surface de l'image en noir et blanc de l'eau ondulée et vibrante. Le bourdonnement continue alors qu'un autre jeu d'ombres part aussi rapidement et de manière non dimensionnelle qu'il est arrivé. L'ambiance est en quelque part dans un flou entre la science et le rituel. Le son est régulier, mais en dents de scie. Suivant les mêmes images de vagues, maintenant que les gouttes se rapprochent les unes des autres. Une forme précise d’œil détourne les vagues qui néanmoins interfèrent toujours, le son avec moins de tonalité maintenant mais plus d'air pulse au rythme de l'ondulation de l'eau. Alors que les gouttes sont presque tangentielles, elles disparaissent sans être touchées, mais la coupure brusque est comme un toucher en soi, une interruption qui suture toujours le même cadre. Au bout d'une minute, les gouttes se sont séparées et il n'en reste plus qu’une, tandis que le cadre lui-même semble se refermer en s'obscurcissant sur le côté droit, se profile une nouvelle goutte, dont la silhouette pousse les ondulations à l'atterrissage. Le bourdonnement en dents de scie, d'avant, perdure pour nous rappeler que les gouttes sont rapprochées. Un scintillement apparait avec le son d'un obturateur et une troisième goutte apparait seule dans l'ombre. Un œil clair et une main pliée les séparent. Clic de l'obturateur, clic-clac, nouvelle coupure. Les deux gouttes fusionnent à leurs limites grises. D'autres coupures, d'autres gouttes, maintenant le bleu se déverse. Le bourdonnement se poursuit alors que l'écran tout entier se sature de bleu, le son est plus intense mais aussi plus doux. Une accélération arrive. Mais pour l'instant, nous sommes perdus dans une lueur, le regard presque méditatif, hypnotisés par la chaleur du glacis bleu. Le bleu rejaillit et sa fuite semble rouge, mais redevient grise. L'appareil photo fait trembler son obturateur dans des clics rapides, presque paparazzi ou version rayons X accélérés. Des plans noirs brusques se succèdent pour faire disparaitre complètement l’étendue de gris. Le plan rapproché se soulève pour faire éclater le cadre et le doux cliquetis de l'air revient alors que la caméra fait un panoramique vers le haut. Au-delà de ce nouvel horizon, dans l'obscurité totale, une lumière apparait, révélant, l'espace d'une seconde, la joue de pêche d’un·e spectateur·trice, laissant le fondu au noir apparaitre comme une coupure.