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© Abbas Akhavan

 
 

Abbas Akhavan

19 mai 2023 —

Sont présentées, dans cette nouvelle édition de Dazibao satellite, deux nouvelles œuvres d'Abbas Akhavan. Bien que l'artiste ait soigneusement réfléchi à chaque site individuellement et séparément, les deux œuvres semblent invoquer des ambigüités liées aux espaces publics ou domestiques et référer à des réflexions elliptiques s'échelonnant sur plusieurs années, voire plusieurs époques.

Au Café Cherrier, Omay, Djamal, Albert. hiver 1982, propose une photo que l'artiste a trouvée en 2006, à même le sol, non loin du billboard, dans le quartier du Plateau Mont-Royal. Le titre est emprunté à l'inscription au dos de l’image, montrant ce qui semble être un moment de convivialité entre trois jeunes hommes, mais dont on ne sait pas grand-chose. Jusqu’à ce jour, ces personnages demeurent inconnus de l'artiste. Dès lors, leur exposition dans l’espace public à un aussi grand format est un geste au statut et au potentiel équivoques.

Au Marché Bonsecours, Lights In The City 1999, est une pièce textuelle qui fait écho à une œuvre du même titre de l'artiste Alfredo Jaar, dans laquelle la coupole du Marché Bonsecours s'illumine en rouge lorsqu'un bouton est actionné par des personnes entrent dans les différents refuges pour sans-abri de Montréal. Le texte d'Akhavan situe sa contemplation de l'œuvre sociale et publique de Jaar dans l'espace personnel et domestique de son propre appartement, mais reprend par nécessité le cri politique qui est d'autant plus urgent dans le contexte de la crise du logement à Montréal aujourd'hui.

Le projet satellite d'Akhavan sera plus amplement développé dans le cadre de la résidence de production et de diffusion PRIM-Dazibao dont il est le récipiendaire 2021-2022 et qui fera l'objet d'une future exposition à Dazibao.


Le travail d'Abbas Akhavan va de l'installation éphémère in situ au dessin, à la vidéo, la sculpture et à la performance. Ses recherches sont profondément influencées par la spécificité des sites où il travaille : les architectures qui les accueillent, les économies qui les entourent et les personnes qui les fréquentent. La sphère domestique, qu'il conçoit comme un espace oscillant entre hospitalité et hostilité, est un sujet de recherche continu dans sa pratique. Des œuvres plus récentes se sont penchées sur des espaces et des espèces situés en marge de la maison : le jardin, la cour et d'autres paysages domestiques.

Abbas Akhavan souhaite remercier Dazibao, le Café Cherrier, le Marché Bonsecours, Cameron Cummings, Riisa Walden, Krys Palys et Kyle Tryhorn.
 

 

Dazibao remercie l'artiste, le Café Cherrier (Jacques Boisseau) et le Marché Bonsecours (Claude Pronovost) pour leur précieuse collaboration ainsi que son comité consultatif pour son soutien.

Dazibao reçoit l’appui financier du Conseil des arts et des lettres du Québec, du Conseil des arts du Canada, du Conseil des arts de Montréal, du ministère de la Culture et des Communications et de la Ville de Montréal.

Dazibao reconnait être situé sur le territoire non cédé de la nation Kanien'kehá : ka et que Tiohtiá:ke / Montréal est historiquement connu comme un lieu de rassemblement pour de nombreuses Premières Nations, réunissant aujourd'hui une population diversifiée d'autochtones et d'autres peuples. Guidé par une éthique fondée sur le respect, l'écoute et la sensibilisation, Dazibao s'engage à poursuivre sa réflexion sur les défis systémiques et profondément enracinés liés à l'accessibilité et à l'inclusion dans les arts et au-delà, et s'efforce d'appliquer ces réflexions à tous les aspects de ses activités et de sa gouvernance.