EN

© Vojtech Domlatil, Yuku Aki / Fleeting Autumn (2018). Image tirée de la vidéo.

 
 
 

Quatre saisons — une petite révolution!

Le 2 juin 2022 à 19 h
Évènement Facebook

Le programme débutera à 19 h précises
Places limitées. Le principe du premier arrivé, premier servi sera appliqué
Le port du masque est suggéré

Pour ce dv_vd, une collaboration entre Vidéographe et Dazibao, nous présentons un aperçu du programme rétrospectif soulignant les 10 ans du Festival Oodaaq.

Pour célébrer la dixième année de son Festival, Simon Guiochet de L'Œil d'Oodaaq a réalisé une sélection rétrospective de 10 œuvres vidéos. Cet échantillon de dix ans de programmation retrace un ensemble de thématiques parcourues depuis une sélection d’œuvres d'artistes internationaux. Une aventure passionnante qui nous fait explorer une infinité des formes et des manières d'aborder les images que nous nommons «nomades et poétiques».

Durant ces années, nous avons défendu des images fragiles et intenses en imaginant des contextes de présentation surprenants, matérialisant ainsi une ile imaginaire comme territoire de monstration.

Ce programme de 10 vidéos regroupe des œuvres et des perspectives d'artistes à travers et sur le monde de 2009 à 2019 agissant toutes telles des reflets de l’art et du monde en éclairant l'invisible.

La sélection de Quatre saisons déroge à l'une de nos règles: mener une réflexion minutieuse sur le contexte de présentation des œuvres. Pour souligner les 10 ans du Festival, nous souhaitions plutôt une immense nuée d'images qui ensemble forment un faisceau lumineux traçant la topographie de l'ile d'Oodaaq.

Ce programme évoque la succession infinie du cycle des saisons alors que chacune des œuvres, associée de manière subjective à un moment précis de l'année, reflète aussi notre ligne artistique.

Nous vous proposons en sommes de survoler nos saisons.


Programme

Ailbhe Ni Bhriain, Window (2013) — 8 min. 50 sec.

Combinant prises de vue et images de synthèse, Ailbhe Ni Bhriain imbrique des espaces dans un habile jeu d’associations formelles. Il en résulte des vidéos au sens mystérieux et hermétique, empreintes d’onirisme et de poésie.

Guillaume Martial, Habitat Spontané (2017) — 2 min.

En Guyane française, l’habitat spontané est le nom donné aux abris précaires non officiels créés par les populations pour se loger. Dans une narration visuelle et décalée, l’habitat spontané est détourné par un jeu de voltige. Un personnage-oiseau, inspiré de l’ibis rouge emblématique de la Guyane, explore le territoire et tente de se fabriquer un nouvel habitat comme échappatoire à l’urbanisation croissante. L’habitat spontané nouvellement créé se transforme en espace de liberté imaginaire et poétique.

Alexandre Erre, Le radeau de la Joie (2017) — 13 min. 32 sec.

Un plan fixe enregistre la chorégraphie de personnages qui évoluent et surgissent de l’eau. Le radeau est leur espace scénique. La bande son, L’hymne à la joie de Beethoven, célèbre « l’idéal de l’unité et de la fraternité humaines » pendant que défile en sous-titre la Notice à l’usage des futurs colons en Nouvelle-Calédonie publiée en 1930. Petit à petit, un malaise s’installe dans la confrontation entre fraternité humaine et colonialisme. Ici se pose la question de la mémoire collective et d’une forme de hiérarchie culturelle.

Randa Maroufi, Le Park (2015) — 14 min.

Une lente déambulation dans un parc d’attractions abandonné au cœur de Casablanca, vestige d’une histoire coloniale. Le Park dresse un portrait des jeunes qui fréquentent ce lieu et met en scène des moments de vie minutieusement recomposés. Les actions figées dans des gestes d’échange, d’attente et d’agression sont inspirées d’images trouvées sur les réseaux sociaux. Le travelling dérive au milieu des scènes interprétées par les occupants du lieu, qu’ils soient simplement de passage ou résidents précaires. Le Park s’échappe à chaque sentier dérobé de ce travelling et nous entraine dans un songe dont l’issue n’est jamais révélée. Indifférent à notre présence, il murmure son rythme.

Karou Calamy, Hajar (2016) — 2 min. 28 sec.

Cet artiste iranien vivant en Suède nous met face à la dualité du monde. Confrontant l’image et le son, il évoque la joie d’une part et la guerre, de l’autre. La force de cette vidéo réside dans la superposition d’évènements opposés, soit le nouvel an en Suède et un combat au Kurdistan iranien.

Karissa Hahn, Please step out of the frame (2018) — 4 min. 24 sec.

Karissa Hahn nous propose un voyage immobile à travers les écrans de notre quotidien, dans une recherche formelle de sens et d’identité par ces fenêtres ouvertes sur le monde. Le sujet ici est l’écran même de diffusion et les matérialités de l’image en mouvement. Entre pixels et pellicules argentiques, la multiplication des couches de médiums nous plonge dans une quête illusoire de l’image originale.

Vojtěch Domlátil, Yuku Aki / Fleeting Autumn (2018) — 8 min.

Entre animation, documentaire et expériences vécues, Vojtěch Domlátil reprend dans cette vidéo le procédé de construction des haïkus. Les poèmes japonais à base de 5-7-5 syllabes sont ainsi réinterprétés en vidéo par des séquences de 5-7-5 secondes. En résulte une série d’images vibrantes et d’instants ludiques qui s’enchainent en toute légèreté.

François Lejault, Kafr Ashry (2015) — 4 min. 47 sec.

La gare de Kafr Ashry sert ici de modèle à une exploration du cadre et de la profondeur de champ, à la recherche d’une autre destination. Ce lieu fut un point de passage essentiel entre Nil et Méditerranée. Les images tentent d’extraire de ses pierres les mémoires et présences fantômes des voyageurs devenus immobiles.

Max Hattler, ➕ (2018) — 2 min. 34 sec.

Utilisant des images abstraites et des juxtapositions kaléidoscopiques, le travail de Max Hattler est désorientant et captivant. Des motifs lumineux aux rythmes hypnotiques défilent devant nos yeux et deviennent notre guide d’exploration d’un monde infini et brut. L’image est une pulsation, un signal d’un autre monde où le pixel irradie. Bronzage assuré!

Magda Gebhardt, Atlas (2013) — 6 min. 24 sec.

Atlas est un plan séquence d’enchainement de paysages, dans lequel le processus de création est mis à nu. Ces gestes de superposition et de recouvrement s’apparentent d’après l’artiste à ceux d’un peintre évoquant la naissance du genre paysage.


Simon Guiochet est artiste vidéaste, commissaire d’art vidéo et intervenant.

Cofondateur de L’Œil d’Oodaaq, association pour la diffusion de l’art vidéo, il crée en 2011 le Festival Oodaaq, et devient salarié de l’association : il assure alors la coordination, la direction artistique, et propose des projections, débats, conférences, ateliers de création auprès de divers publics autour de l’image en mouvement.

Il crée également un réseau international de festivals d’art vidéo et intervient lors de rencontres professionnelles en tant que programmateur. Il approfondit ainsi sa réflexion sur les formes d’images et leurs modes d’apparition aujourd’hui, ainsi que les différents dialogues que l’on entretient avec elles, en s’appuyant sur des productions d’artistes.

Parallèlement à sa mission au sein de L’Œil d’Oodaaq, Simon développe sa pratique artistique lors de résidences dans des festivals d’art vidéo.

Depuis 2018, Simon se consacre essentiellement à ses activités artistiques: direction artistique et commissariat d’art vidéo pour l’association L’Œil d’Oodaaq, développement de sa pratique artistique et interventions auprès des publics.

 
 


 

Dazibao remercie les artistes et Vidéographe de leur généreuse collaboration ainsi que son comité consultatif pour son soutien.

Dazibao reçoit l’appui financier du Conseil des arts et des lettres du Québec, du Conseil des arts du Canada, du Conseil des arts de Montréal, du Ministère de la Culture et des Communications et de la Ville de Montréal.

Dazibao reconnait être situé en territoire non-cédé de la nation Kanien'kehá: ka et que Tiohtià:ke / Montréal est historiquement connu comme un lieu de rassemblement pour de nombreuses Premières Nations et, aujourd'hui, une population autochtone diversifiée ainsi que d’autres peuples.