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salle d'exposition + salle de projection
 

Gústav Geir Bollason et Thorbjörg Jónsdóttir

Hors contexte parfait
Úr fullkomnu samhengi

Du 24 avril au 14 juin 2025
Vernissage le 24 avril de 17 h 30 à 20 h 30

Développé en partenariat avec Factory (Islande), Hors contexte parfait mise sur une apparente incompatibilité et une décontextualisation amplifiée pour explorer de nouvelles formes de collaborations et de mises en exposition. Prenant pour assise notre rapport à la nature ainsi que son inscription dans la culture, le projet propose une rencontre entre l’urbanité et les grands espaces, des pratiques de mises en images puisées à même le réel et d’autres entièrement créées numériquement ainsi qu’un croisement, voire une confrontation, entre une nature fragilisée, en péril, et une nature idéalisée, magnifiée. Deux expositions sont présentées, l’une à Dazibao qui réunit des œuvres de Gústav Geir Bollason et de Thorbjörg Jónsdóttir, et l’autre à Factory, qui présentera des œuvres du duo Philippe-Aubert Gauthier et Tanya St-Pierre, et de Julie Tremble.

En proposant tantôt un regard de l’extérieur et d’autres fois de l’intérieur, Hors contexte parfait souligne l’influence des lieux et de l’univers bâti sur notre manière de percevoir les choses, ainsi que sur notre façon de s’inscrire dans le vivant — ou pas.


salle d'exposition

Gústav Geir Bollason, Ljósætur [Light-Devourers] (2025) — 20 min. 17 sec.

Ljósætur parcourt des paysages clairsemés pour en explorer les strates les plus recluses, les derniers replis, de décomposition fulgurante et de lente édification. Il est ici question de tous les habitacles et refuges en lien avec la nature qui se font et se défont au fil des saisons, que l’on érige pour accueillir ou qui naturellement hébergent. De la nature qui offre un gite au vivant autant que de la nature que l’on cherche à mettre à l’abri. Avec des images d’une grande sensualité, très atmosphériques, attentives aux textures visuelles et sonores, se tissent des liens entre la protection saisonnière que propose une serre, le milieu aqueux où évoluent des insectes et des résidus de ruines industrielles reconquises par le vivant. Comme s’il s’agissait de remettre un peu à sa place l’échelle humaine, des images extrêmement rapprochées de minuscules larves évoluant dans des environnements microscopiques voisinent des plans larges où se dresse au loin la silhouette d’un immense bâtiment abandonné avalé par le paysage. Ces temporalités sensorielles amplifiées par un montage lent, presque impressionniste, sont portées par un protagoniste humain qui vaque d’une occupation à l’autre, accomplissant nombre de petits gestes énigmatiques dans un constant dialogue avec le vivant, et qui semble patiemment nous rappeler que le tout est plus que la somme des parties. Proposé sous la forme de deux images qui s’activent mutuellement, Ljósætur sous-entend de plus qu’en se concentrant sur un seul des aspects proposés, il est aisé d’ignorer l’autre.

Thorbjörg Jónsdóttir, Touching Distance (2025)

Solidement ancrés à l’horizon se profilent des glaciers qui, entre une terre dénudée, stérile, et des étendues d’eau calme, émergent d’une brume de nuages. Tournées dans le désert de Sprengisandur et autour de la région de Vonarskarð — une oasis au milieu de ce désert — les images, toutes minimales, de Jónsdóttir révèlent par le menu détail un récit plus grand que nature de l’existence non humaine. Entrant lentement dans le paysage — et dans toute sa grandeur — c’est notre infime positionnement dans l’espace et le temps que questionne l’artiste, en nous incitant à porter attention à des millénaires d’histoire dont les récits souvent ignorés semblent s’accumuler en de fines couches de glace et en chaque minutieux détail du monde naturel donné à voir. En naviguant constamment entre la tentation de s’inviter en ces lieux et la crainte d’en être rejeté, l'œuvre de Thorbjörg Jónsdóttir questionne notre relation au territoire, à la manière dont, dans le temps, nous l’habitons, et celui-ci nous habite.

C’est près de la moitié des dernières régions sauvages d'Europe qui se trouvent en Islande, et ces terres sont constamment menacées d'exploitation, tant par des compagnies d'électricité islandaises qui souhaitent s’approprier les rivières glaciaires pour construire des barrages que par des investisseurs étrangers cherchant à acquérir des terres. 


salle de projection

Programme — 70 min. 26 sec.

Thorbjörg Jónsdóttir et Lee Lorenzo Lynch, Konni (2022) — 10 min.

Konni est le dernier enfant habitant l'ile isolée de Grimsey, au nord de l'Islande. L'ile arctique en déclin, dont l'unique école a fermé ses portes en 2020 après avoir servi la population pendant près d'un siècle, ne compte plus que 16 habitants. À la fois étude de caractère et portrait de l'ile, Konni explore l'usage du film ethnographique pour documenter des sociétés et des individus dans leurs moments les plus fugaces.

Gústav Geir Bollason et Clémentine Roy, Carcasse (2016) — 60 min. 26 sec.

Carcasse se déroule à une époque indéterminée, ou peut-être dans un autre monde, dépourvu des sources d’énergie et des technologies auxquelles nous sommes habitués dans la société contemporaine. Sur une ile déserte, un groupe de personnes travaille avec les vestiges d’un monde disparu pour en bâtir un nouveau. Entre documentaire et fiction, Carcasse nous invite à habiter ce paysage et à le réinventer avec eux. À renouer avec la nature.

 

Gústav Geir Bollason (1966) est un artiste visuel et cinéaste islandais qui vit et travaille à Hjalteyri. Son travail qui utilise le film, l'installation, le dessin et les objets trouvés, se concentre sur les thèmes de la mémoire, de la réalité et de la représentation. Dans ses explorations de l'environnement et de ses structures bioécologiques, son travail prend compte du narratif qu’offre le paysage de même que celui porté par les résidents des côtes du nord de l'Islande. Notons, parmi ses œuvres récentes, son premier film Carcasse, réalisé en collaboration avec Clémentine Roy, et Mannvirki (2023), sélectionné pour le Festival international du film de Rotterdam en 2023. 

Thorbjörg Jónsdóttir (1979) est une cinéaste expérimentale islandaise qui vit et travaille entre Los Angeles et Reykjavik. Sa pratique, d’un formalisme abstrait, utilise le film 16 mm, l’installation vidéo et le collage pour examiner des récits ethnographiques portant sur des états préternaturels dans lesquels les mythologies orales et le paysage s’entrechoquent. Son travail a été présenté en Europe, en Asie et aux États-Unis dans des festivals et des lieux tels que CPH:DOX, le IMAGES Festival, le JEONJU International Film Festival, le Alchemy Film and Moving Image Festival et au Museum of Contemporary Art, Los Angeles. A tree is like a man (2019), son film le plus récent, a été présenté en première à CPH:DOX 2019, où il a concouru dans la section NEXT:WAVE. 


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Communiqué de presse


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Médiation

Rencontrez l’artiste

Le 26 avril 2025 de 14 h à 16 h

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Autre exposition

Tanya St-Pierre & Philippe-Aubert Gauthier et Julie Tremble

Du 3 juillet au 28 aout 2025
📍 The Factory (Hjalteyri, Islande)


 
Les artistes remercient le Myndstef et le Fonds islandais pour les arts visuels pour leur soutien.

Dazibao remercie les artistes et Factory pour leur généreuse collaboration ainsi que son comité consultatif pour son soutien.

Dazibao reçoit l’appui financier du Conseil des arts et des lettres du Québec, du Conseil des arts du Canada, du Conseil des arts de Montréal, du ministère de la Culture et des Communications et de la Ville de Montréal.

Dazibao reconnait être situé sur le territoire non cédé de la nation Kanien'kehá : ka et que Tiohtiá:ke / Montréal est historiquement connu comme un lieu de rassemblement pour de nombreuses Premières Nations, réunissant aujourd'hui une population diversifiée d'autochtones et d'autres peuples. Guidé par une éthique fondée sur le respect, l'écoute et la sensibilisation, Dazibao s'engage à poursuivre sa réflexion sur les défis systémiques et profondément enracinés liés à l'accessibilité et à l'inclusion dans les arts et au-delà, et s'efforce d'appliquer ces réflexions à tous les aspects de ses activités et de sa gouvernance.