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salle d'exposition
 

Jacinthe Lessard-L.
La chambre inversée

Du 29 mai au 12 juillet 2014
Vernissage le 29 mai à 20 h

Très souvent le travail de Jacinthe Lessard-L. prend la forme d’un jeu, d’une opération subtilement ludique, régie par des règles rigoureuses encadrant conceptuellement une série d’œuvres. Il y aurait dans l’œuvre de Jacinthe Lessard-L. une forme de Discours de la méthode, puisque pour bien conduire sa raison, il faut chercher la vérité dans du vérifiable... Ainsi, l’ambiguïté entre l’objet et sa reproduction, les renversements d’échelle, le volume qui s’inscrit en vide et vice versa, servirait à révéler tout autant les mécanismes de la mise en images qu’à rendre visible ce qui ne l’est pas.

À l’origine de La chambre inversée, il y a l’étude par la sculpture de l’une des composantes de la mécanique optique de la photographie analogique, technologie maintenant désuète. L’artiste a moulé en silicone une série de chambres noires d’appareils photo, donnant forme à des vides, rendant visibles et palpables des cavités conçues pour ne fonctionner que par l’obscurité, donc dans l’invisible. Ainsi, dans La chambre inversée ce qui paradoxalement servirait à voir demande à être vu.

Avec l’installation, le spectateur pénètre dans un lieu clos et sombre. Un point lumineux se déplace le long des parois, laissant espérer des bribes de détails. Rien de ce qui se trouve hors du cercle de la lumière n’est donné à voir. La lumière s’allume, s’éteint, effectue de lents travellings. Dans cette animation image par image tout ce qui est sur le point d’être révélé retourne rapidement au noir. Le spectateur doit se plier au tracé de la lumière, celle-ci déterminant le parcours du regard, ainsi que le rythme et l’axe temporel de l’œuvre. De même, la bande sonore, soigneusement travaillée par le compositeur Julien Bilodeau, oriente le regard du spectateur vers la lumière. Jacinthe Lessard-L. nous invite à l’intérieur d’une chambre noire à échelle humaine.


Jacinthe Lessard-L. détient une maitrise en arts visuels de l’Université Concordia. Ses recherches portent notamment sur la nature de la photographie, son rôle historique, sa transparence, son rapport au référent. Elle collabore régulièrement avec d’autres artistes : Eduardo Ralickas, Erika Kierulf, ou Yusuke Nishimura, Frederick Vidal et Sylvia Doebelt pour l’élaboration de l’exposition à géométrie variable Blue Skies and Cats (Galerie B-312, 2014). Ses œuvres ont fait l’objet d’expositions au Québec, notamment à Occurrence (2005) et à Optica (2009), ainsi qu’au Canada et à l’étranger. Elle a été de reGénération2 : photographes de demain, au Musée de l’Élysée à Lausanne, une exposition qui poursuit en 2013-2014 une tournée internationale et qui a fait l’objet d’une publication chez Thames and Hudson. Son travail est actuellement présenté à la galerie TRUCK (Calgary, jusqu’au 14 juin 2014) et elle travaille à la publication d’un livre pour l’automne 2014.

Lauréat de deux premiers prix du Conservatoire de musique et d’art dramatique de Montréal (classe de Serge Provost), formé à Paris et à Francfort notamment auprès de Karlheinz Stockhausen, Julien Bilodeau est un des compositeurs les plus en vue de sa génération. Il a reçu en 2006 le prix Robert-Flemming du Conseil des arts du Canada et en 2011 la commande par l’Orchestre symphonique de Montréal d’une oeuvre pour la soirée inaugurale de la Maison symphonique. Ses créations musicales sont interprétées régulièrement par les plus grands ensembles. Il complète actuellement un doctorat en composition à l’Université McGill.

L’artiste remercie le Conseil des arts et des lettres du Québec, le Conseil des arts du Canada, PRIM – particulièrement Bruno Bélanger pour sa contribution au mix sonore – Thierry Lachapelle, Keven Synnott, Rémy M. Larochelle, Diane Morin, Christophe Viau, Anne-Renée Hotte et Marie-Christine Simard.



 
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