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salle de projection
 

Joyce Wieland

Du 14 mai au 3 juillet 2021


Figure majeure de l'art contemporain au Canada, Joyce Wieland (1930-1998) est une artiste féministe dont le travail a exploré un vaste éventail de matériaux et de médias — dessin, peinture, installation, cinéma. Particulièrement reconnue sur la scène internationale pour sa contribution à l'essor du cinéma expérimental, elle a créé un art percutant et engagé dont l’influence persiste aujourd’hui. C'est cet engagement politique de Wieland que ce programme met en lumière en réunissant des œuvres vidéo dont la sensibilité singulière révèle, en ses replis, une ironie empreinte d’un symbolisme aux métaphores mordantes. Clairement, Wieland, est précurseure de ces œuvres avouant que c’est souvent dans l’absurde — dans un flux intarissable — et l’absence — dans ce qui est retranché de la réalité donnée à voir — que l’artiste témoigne le mieux de son époque.


Programme 1 (78 min. 40 sec.)
— débute à midi et 15 h

Pierre Vallieres (1972) — 32 min. 30 sec.

Il a livré trois essais, sans s'arrêter, sauf pour un changement de bobine et une panne de caméra : 1) le Mont Laurier ; 2) l'histoire du Québec et la race ; 3) la libération des femmes. Tout ce qui s'est passé est enregistré sur la pellicule. C'était un plan unique, soit je le filmais, soit je le ratais. Ce que l'on voit sur la pellicule, c'est la bouche d'un révolutionnaire, de très près, ses lèvres, ses dents, ses postillons, sa langue qui roule si joliment à travers son français, et enfin les reflets de la fenêtre derrière moi sur ses dents.
— Joyce Wieland

Solidarity (1973) — 10 min. 40 sec.

Un film sur la grève de Dare au début des années 1970. Des centaines de pieds et de jambes qui défilent, marchent et tiennent des piquets de grève, le mot « solidarité » apparaissant en surimpression à l'écran. La bande sonore est le discours d'un organisateur sur la situation ouvrière. Tout comme ses films Rat Life and Diet in North America, Pierre Vallieres et Reason Over Passion, Solidarity combine une prise de conscience politique, un point de vue esthétique et un sens de l'humour propres à l'œuvre de Wieland.

Rat Life & Diet In North America (1968) — 16 min.

« Je peux vous dire que le film de Wieland tient la route. C'est possiblement le meilleur (ou le plus riche) film politique qui existe. Il est question de rebelles (interprétés par de vrais rats) et de policiers (interprétés par de vrais chats). Après avoir longtemps souffert sous le joug des chats, les rats s'évadent de la prison et s'enfuient au Canada. Là-bas, ils se lancent dans le jardinage biologique, sans utiliser de DDT dans l'herbe. C'est une parabole, une satire, un film d'aventure, ou vous pouvez l'appeler pop art ou tout autre art que vous voulez — je trouve que c'est l'un des films les plus originaux réalisés récemment. » — Jonas Mekas

« Le film est plein d'esprit, articulé, et bien loin de tout le gentil humanisme animal dont le cinéma nous a écœurés par le passé. Néanmoins, il constitue une extension essentielle de l'aspect de ses films qui va à l'encontre du principe structurel : le symbolisme ironique. » — P. Adams Sitney, Film Culture

« Rat Life and Diet in North America (La vie et le régime alimentaire des rats en Amérique du Nord) démontre qu'elle s'intéresse depuis longtemps et avec affection à la vie animale. Elle est en quelque sorte une Evelyn Nesbit fantaisiste, jamais sentimentale et dotée d'une intense féminité. » — Manny Farber, Art Forum

Cat Food (1967) — 13 min. 30 sec.

« Un chat mange méthodiquement un poisson polymorphe. Au même rythme, le projecteur dévore la pellicule, non moins méthodiquement. Le Lai de Grimnir parle d'un sanglier sauvage dont la chair magique est dévorée, une nuit, par les héros du Valhalla, et se régénère miraculeusement à l'aube, dans la cuisine. Le poisson dans le film de Wieland, et la chair miraculeuse du film lui-même, se reconstruisent à chaque rembobinage pour être dévorés à nouveau. Métaphore dionysiaque de la force, aussi ancienne que l'Occident. Lorsqu'on s'aperçoit que le poisson est le protagoniste de l'action, cette métaphore se reflète jusqu'à l'incandescence dans notre esprit. » — Hollis Frampton

Handtinting (1967) — 6 min.

Handtinting est un titre pertinent pour un film réalisé à partir de scènes coupées extraites d'un documentaire réalisé par Job Corps, dont certaines parties sont colorées à la main. Le film est constitué de petits mouvements et d'actions, de gestes amorcés et jamais achevés. Des images répétées, parfois en couleur, parfois non. Un film comme une musique de chambre magnifiquement réalisé où le sentiment de rituel est total. » — Robert Cowan, Take One


Programme 2 — (83 min. 40 sec.)
— débute à 13 h 30

Reason Over Passion (1969)

« Les films de Joyce Wieland sont parmi les plus touchants que j'ai jamais vus, elle expose son point de vue et aborde une question avec féminité, sans se soucier de lisser les contours. Antidialectique, La raison avant la passion offre une vision déchainée du Canada. »
— Douglas Pringle, ArtsCanada

« REASON OVER PASSION... est le plus grand film de Joyce Wieland à ce jour. Avec ses nombreuses excentricités, ce film est à l'image de sa personnalité artistique : une vision lyrique nuancée par une forme agressive et un patriotisme visionnaire mêlé à une autoparodie ironique. C'est un film à voir plusieurs fois. » — P. Adams Sitney, Film Culture



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Du 14 mai au 3 juillet 2021


 

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