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salle d'exposition
 

Sofía Gallisá Muriente & Natalia Lassalle-Morillo
Foreign in a Domestic Sense

Du 8 février au 30 mars 2024
Vernissage le 8 février à 18 h
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Foreign in a Domestic Sense fait référence à l'oxymore utilisé par la Cour suprême des États-Unis en 1901 dans le cadre de la décision sanctionnant la colonisation américaine et identifiant Porto Rico comme une « possession non incorporée ». En évoquant cette relation singulière et étrange, les artistes dépeignent le caractère fragmentaire, non linéaire et essentiellement étranger de la mémoire de la diaspora. Née du désir de se rapprocher, de passer du temps auprès de la communauté portoricaine de Floride, l'œuvre cinématographique à quatre canaux entremêle témoignages et imaginaires par le biais de diverses approches narratives et esthétiques. Il en résulte un documentaire spéculatif dont les quatre écrans contribuent à traduire l'enchevêtrement du deuil climatique et du déplacement des populations. Des images vidéos et Super 8 de Walt Disney World et de navettes spatiales de la NASA évoquent à la fois les notions de temps et de voyage, tandis que des images récurrentes de l'eau — des marécages, la hausse du niveau de la mer en Floride et l'ouragan Maria — contemplent l’avenir et la survie. 

Par une exploration visuelle stratifiée témoignant de l’hybridité des langages, des souvenirs, des expériences et de leur potentiel réparateur, Gallisá Muriente et Lassalle-Morillo répondent à l’anxiété ambiante d’une population en constante expansion, déplacée de l'archipel par les désastres politiques et environnementaux. Les images de nourriture, la musique et les activités typiquement portoricaines procurent ce sentiment d'être chez soi, loin de chez soi, même si c'est temporaire ou précaire. Avec l’intention de dépasser la représentation souvent obscène du désastre et la marchandisation du chagrin, et en référant aux mouvements migratoires — sur la terre ou sur l'eau —, ou au mouvement du corps lui-même, les artistes se demandent comment se déplacer librement et de manière sécuritaire. La piste de danse est ainsi mise en scène ou documentée comme lieu emblématique où l'exploration collective d'une libération possible est pratiquée, tandis que la signification de la communauté et de la nation évolue et se réorganise.


Sofía Gallisá Muriente est une artiste dont la pratique résiste aux suppressions coloniales et revendique la liberté de l'agentivité historique, en proposant des mécanismes de mémoire et de réimagination. Son travail approfondit la subjectivité des récits historiques et conteste la culture visuelle dominante par le biais de longues périodes de recherche et d'approches multiples de la documentation. Elle utilise le texte, l'image et l'archive comme support et sujet, explorant leurs implications poétiques et politiques.

Gallisá Muriente a reçu des bourses de recherche de la Smithsonian Institution (Washington, DC), du Cisneros Institute du MoMA et du Flaherty Seminar (New York), du Puerto Rican Arts Initiative (San Juan), et du Annenberg Innovation Lab de la USC (Los Angeles). Elle a été en résidence aux Vieques Historical Archives (Florida), à Alice Yard (Trinidad and Tobago), FAARA residency (Uruguay) et à la Fonderie Darling (Montréal), entre autres. Son travail a été présenté à la documenta fifteen et à SAAVY Contemporary (Allemagne), au MoMA, au Whitney Museum et au Queens Museum (New York), au Museo de Arte Contemporáneo de Puerto Rico, ainsi qu'aux galeries Km 0.2 et Embajada (Porto Rico). De 2014 à 2020, elle a codirigé le centre autogéré Beta-Local (Porto Rico). Elle recevait en 2023 le Latinx Artist Fellowship de la New York Foundation for the Arts.

Mêlant ethnographie expérimentale intuitive, performance théâtrale et collaborations avec des interprètes de statut non professionnel, la pratique de Natalia Lassalle-Morillo cherche à fouiller l'histoire imaginée et archivée, à décentraliser les récits canoniques par des reconstitutions incarnées, et à remettre en question l'histoire écrite par la création de nouvelles mythologies. Ses projets multiplateformes explorent les relations familiales et citoyennes dans le contexte de l'histoire coloniale des Caraïbes et de l'oppression impérialiste qui en résulte et qui a affecté matériellement et spirituellement la trajectoire de plusieurs générations.

Lassalle-Morillo a été boursière et artiste en résidence à la Smithsonian Institution (Washington, DC), à Pioneer Works et Amant Studio & Research Residency Program (New York) et à la Fonderie Darling (Montréal). Son travail fait partie de la collection de KADIST et a été présenté, entre autres, au Museum of Contemporary Photography (Chicago), au Tenerife Espacio de las Artes (Espagne), au Seoul Museum of Art (Corée du Sud), au Walt Disney Modular Theater (Californie). Elle a récemment présenté son travail au Museo de Arte Contemporáneo (Porto Rico) et dans le cadre du 22nd Biennial Sesc Videobrasil, et participera prochainement à des expositions à Amant et à Cooper Hewitt (New York). Elle a enseigné le cinéma et la performance interdisciplinaire au Bard Microcollege (New York), au CalArts (Californie) et au MICA (Maryland). 



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Autre exposition

Rouzbeh Shadpey

Du 8 février au 30 mars 2024

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Médiation culturelle

 

À l’image — Takeover 7

À l’image — Takeover est un projet d'art participatif pour lequel, pour une deuxième année, un groupe de jeunes montréalaises est invité à intervenir et à réagir à la programmation des expositions de Dazibao, en collaborant entre elles ainsi qu'avec leur mentore, l'artiste Veronica Mockler.


 

Dazibao remercie les artistes pour leur généreuse collaboration ainsi que son comité consultatif pour son soutien.

Dazibao reçoit l’appui financier du Conseil des arts et des lettres du Québec, du Conseil des arts du Canada, du Conseil des arts de Montréal, du ministère de la Culture et des Communications et de la Ville de Montréal.

Dazibao reconnait être situé sur le territoire non cédé de la nation Kanien'kehá : ka et que Tiohtiá:ke / Montréal est historiquement connu comme un lieu de rassemblement pour de nombreuses Premières Nations, réunissant aujourd'hui une population diversifiée d'autochtones et d'autres peuples. Guidé par une éthique fondée sur le respect, l'écoute et la sensibilisation, Dazibao s'engage à poursuivre sa réflexion sur les défis systémiques et profondément enracinés liés à l'accessibilité et à l'inclusion dans les arts et au-delà, et s'efforce d'appliquer ces réflexions à tous les aspects de ses activités et de sa gouvernance.