Maïder Fortuné et Annie MacDonell
Du 13 novembre 2025 au 17 janvier 2026
Vernissage le 13 novembre
Commissaire : France Choininère
Les œuvres de Maïder Fortuné et Annie MacDonell déploient une certaine quête de transcendance, ouverte mais lucide, qui s’exprime à la fois sur un plan formel et intellectuel. Tout autant pour les œuvres réalisées en collaboration que celles produites individuellement, c’est l’art et la vie – dans une perspective féministe – que font dialoguer les artistes pour que l’expérience personnelle serve de prémisse à imaginer des formes alternatives, parfois radicales, d’existence, d’apprentissage et de perception. Leurs étroites et répétées collaborations, cette manière d’unir idées et imagination, incarnent de façon tangible une volonté de repousser les limites du soi en réfléchissant différemment nos relations aux autres, et par extrapolation à la collectivité, suggérant qu’il s’agirait peut-être là de la seule voie vers un monde pensé autrement, hors des préceptes institutionnels.
Les expériences psychédéliques et/ou extatiques, proches du sublime, sont des thèmes, des motifs, récurrents dans leurs œuvres et se posent comme une manière de scruter différents états de conscience pour secouer ou renverser ce qui serait les limites convenues de multiples normes : sociales, économiques, politiques, et narratives, visuelles, plastiques, aussi. Bien que narration et image forment un tout indissociable dans leur travail, c’est dans la subjectivité propre à chaque forme, en quelque sorte dans les failles que suscitent l’ambiguïté et l’ubiquité du propos, que s’expriment tous les possibles.
Sans évoquer une vision catastrophique du monde, Fortuné et MacDonell suggèrent qu’un passage à vide, le sentiment d’une finalité, parfois soulage et laisse présager mieux.
F.C.