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© Rachel Echenberg, Comment tenir le vide (2023). Image tirée de la vidéo.

 
 

Empreintes cinétiques

Rachel Echenberg

Le 27 avril 2023 à 19 h

La projection sera précédée du vernissage des expositions I’m Not Your Kinda Princess de Lori Blondeau et Fair Trade d’Alexandre Erre, de 17 h à 19 h.

Dans le cadre des soirées dv_vd, Vidéographe et Dazibao ont le plaisir de présenter une série d'œuvres vidéo de Rachel Echenberg commissariées par Denis Vaillancourt.

L’immobilité est un mouvement en soi. Elle laisse une trace entre son point de départ et celui de son arrivée, comme une empreinte qui se raconte et donne des pistes de son propre déplacement. Elle a un sens, un poids, une dimension et un cadre, celui de l’image vidéo dans lequel elle se meut. La performance occupe quant à elle l’espace que veut bien lui conférer le spectateur. De même, les performances de Rachel Echenberg sont délimitées par un cadre qui circonscrit l’espace occupé dans lequel les corps, faussement accessoires, s’expriment et dévoilent des bribes de vécu.

Telle une peinture abstraite, l’immensité des perceptions se cache à l’intérieur de ce cadre.
— Denis Vaillancourt 

La projection sera aussi l’occasion d’une rencontre avec l’artiste visuelle qui nous parlera de son processus créatif.


Programme

1- Immobilité — Temps et transformation

12 hours (2001) — 7 min. 48 sec.

Lors d’un matin froid d’hiver, une femme déambule dans la rue, puis s’arrête soudainement et demeure immobile le reste de la journée. Le monde s’agite autour d’elle, des passants et des voitures défilent, certains s’arrêtent, incluant la police. Les yeux fermés, elle reste imperturbable. On prend la mesure de son immobilité grâce au défilement de la journée, douze heures d’action/inaction.

Blanket: Snow (2003) — 4 min. 42 sec.

Tourné en mars 2003 durant une tempête de neige au parc Lahaie à Montréal. La caméra suit Rachel Echenberg se dirigeant vers un banc de parc sur lequel elle se couche pendant plusieurs heures. Le son et l’image sont intériorisés, tandis que la neige recouvre peu à peu son corps.

Couple (2021) — 3 min. 30 sec.

Réparti sur deux ilots individuels entourés d’eau, un couple se fait face. À mesure que la marée descend, on découvre qu’ils sont reliés par une même bande de terre. L’image dédoublée donne le ton de leur relation à travers le temps et la forme.

2- Portrait — Donner forme à la sensation

Portraits de Spectateurs (2018) — 7 min.

L’œuvre donne à voir seize portraits vidéo de personnes filmées devant des téléviseurs révélés par la lumière reflétée sur leur peau. Les actes de regarder et de ne pas être regardé génèrent sur les visages une expression neutre qui ouvre à la possibilité d'une transformation physique ; pleurer, rire, s'endormir, transpirer et saigner du nez deviennent les réponses visibles et viscérales apparemment causées par ce qu'ils regardent.

How to explain performance art to my teenage daughter (2018) — 6 min.

Mère et fille abordent les complexités de comprendre l’art à travers une action intime. Leur échange est entrecoupé d’une description de la performance de Joseph Beuys réalisée en 1965, Comment expliquer les tableaux à un lièvre mort. L’absurdité et la tendresse se confondent pour révéler la compréhension en tant qu’activité sensorielle.

Family Portrait (2016) — 2 min. 10 sec. 

L’œuvre présente une série de photos prises alors que chaque membre de la famille de l'artiste tente de gonfler un ballon météo. Les ballons prennent de l'expansion jusqu'à masquer les individus et distancer leurs corps.

3- Paysage - Grandeur intime

Hernaford Rd or the Distance to Sleep (2004) — 6 min. 42 sec.

Dans Hernaford Rd. or the Distance to Sleep, deux caméras ainsi que la jeune fille de l'artiste sont attachées à son corps alors qu'elle marche dans un sentier boisé. L’écran divisé montre le chemin à parcourir depuis leurs deux points de vue simultanés. Cette œuvre est construite autour des notions de temps, de l’espace et du mouvement de l’enfant qui s’endort.

Conversation with my Husband (2021) — 1 min.
Conversation with my Adult Daughter (2021) — 3 min.

Rachel Echenberg présente dans cette série des conversations performatives avec les membres de sa famille immédiate. Non verbale, chaque conversation requiert endurance et patience pour construire un portrait de la relation. L’artiste tente ainsi de calibrer l'ampleur, le poids, la forme et la force des interactions intimes. Ce projet mesure les rapports de contigüité familiale contre des paysages variés. Les corps créent une présence perturbatrice dans les sites naturels fluctuant nos repères du temps et d'échelle. 

4- Comment tenir le vide

Comment tenir le vide (2023) — 10 min.

Axée sur le sentiment de perte, cette œuvre vidéo performative représente cette émotion par la tentative de s'accrocher à des éléments cassables et intangibles : le verre, le vent, le sable ou les relations intimes. Bien que les actions vidéo impliquent une certaine endurance, elles parlent surtout de la poésie des liens de soin, de dépendance et de transformation.


 


Dazibao remercie l'artiste et Vidéographe de leur généreuse collaboration ainsi que son comité consultatif pour son soutien.

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