Hubert Caron-Guay
Arroyos
Du 19 octobre au 16 décembre 2017
Vernissage le 19 octobre à 19 h
Les trois œuvres mises en parallèle ici soulèvent des enjeux de migration, de territoires, de frontières et posent nombre de questions quant à la validité des politiques d’intégration de plusieurs pays. Devant les difficultés éprouvées à rejoindre un lieu d’accueil, face à des conditions de migration dont la précarité persiste, devant la multiplication des zones de transit et la suite des antichambres à traverser, il est permis de se demander si nos sociétés livrent la « terre promise » et à quel coût pour les migrants. Dans un contexte comme celui de Dazibao, il est impossible d’ignorer comment les images informent ce phénomène, influent sur les perceptions tant de l’asile convoité que des nouveaux venus et creusent ainsi un profond écart entre l’anticipation et la réalité. Paradoxalement, l’image et la circulation désormais si aisée de celle-ci s’avèrent un outil de première ligne pour une majorité de migrants.
L’exposition propose des œuvres dont les rythmes et les modes de diffusion diffèrent des images médiatiques généralement mises en circulation afin de reconnaitre des récits souvent passés sous silence ou évincés de la sphère publique. S’inscrivant dans le sillage d’autres projets présentés par Dazibao qui abordent des enjeux de société très actuels, le travail de Hubert Caron-Guay, Hillside Projects (Emily Mennerdahl et Jonas Böttern) et Lisl Ponger invitent à analyser autrement les systèmes narratifs et images qui informent notre compréhension du monde.
Hubert Caron-Guay
Hubert Caron-Guay vit à Montréal où il travaille comme artiste, réalisateur, scénariste et producteur. Après des études en cinéma à l’UQAM, il participe activement, de 2010 à 2015, au collectif Épopée au sein duquel il développe plusieurs projets de documentaire et de fiction qui ont largement été diffusés au Canada et à l’étranger. C’est dans le cadre de la résidence Recherche et création expérimentale de PRIM, dont il est récipiendaire en 2016, qu’Hubert Caron-Guay développe en parallèle le long métrage documentaire Destierros (présenté par les RIDM) et l’installation Arroyos.
Nourri du rapport de proximité, voire de l’intimité, qu’il développe avec ses protagonistes, le travail d’Hubert Caron-Guay s’intéresse d’abord à la condition humaine, bien que forcément les politiques qui la gouverne s’y trouvent questionnées. L’œuvre présentée ici, Arroyos ― qui se traduit par flux ― offre un portrait troublant tant du corridor emprunté par de nombreux migrants à la frontière entre le Mexique et les États-Unis que de ceux qui y circulent ou s’y trouvent confinés. Une projection grand écran donne à voir des paysages qui traduisent la perte de repères, l’étendue de la traversée, de même que l’insécurité inhérente au parcours des migrants. S’ajoutent à ces images, une série de portraits intimistes rendus accessibles sur des téléphones portables. À la démesure de la traversée se confronte le détail des drames individuels où clairement les barrières, les frontières opèrent une forme de répression qui dépasse celle de leurs limites physiques.
― F.C.
Cette exposition est présentée par Dazibao à l'occasion des RIDM.
Autres expositions
À voir aux RIDM
Hubert Caron-Guay ― Destierros
Un voyage immersif aux côtés de migrants sud-américains qui, à pied, sur les trains de marchandises, au cœur de la forêt, de refuge en refuge, tentent d’atteindre la frontière américaine. Destierros est une odyssée humaine inoubliable qui témoigne d’une réalité actuelle difficile à capter sans tomber dans le sensationnalisme. Utilisant la caméra comme un observateur actif, Hubert Caron-Guay (coréalisateur de L’état du monde, RIDM 2012) alterne les séquences purement sensorielles et les témoignages intimes. Ce double mouvement permet au film de trouver la juste distance pour évoquer la violente intensité d’un exil interminable et incertain et immortaliser les récits bouleversants d’hommes et de femmes hantés par leur passé et conscients d’effectuer le voyage de la dernière chance.
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Discussion
Hubert Caron-Guay en conversation avec Véronique Lamontagne
Le 25 novembre 2017 à 15 h
Concours
Courez la chance de gagner une paire de billets pour Destierros, premier long métrage de Hubert Caron Gua, pour la sortie en salle à la Cinémathèque québécoise le 19 janvier 2018.
Pour participer :
1- Passez voir son installation Arroyos à Dazibao d’ici le 16 décembre** et remplissez un coupon de participation (un seul coupon par participant).
2- Doublez vos chances en publiant une photo de l’exposition sur Instagram en taggant @dazibaomtl @lesfilmsdu3mars ET en utilisant le mot-clic : #concoursdestierros
Le tirage aura lieu le mardi 19 décembre.
* Ce concours est offert par Les Films du 3 mars.
** L’exposition prend fin le 16 décembre à 17h. Dazibao est ouvert du mardi au samedi de midi à 17h et jusqu’à 19 h les jeudis.
Dazibao reçoit l’appui financier du Conseil des arts et des lettres du Québec, du Conseil des arts du Canada, du Conseil des arts de Montréal, du Ministère de la Culture et des Communications et de la Ville de Montréal.