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salle d'exposition
 

Jinyoung Kim
Here

Du 6 septembre au 26 octobre 2024
La galerie ouvrira ses portes pour le vernissage le 6 septembre à 17 h
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Retraçant le parcours de Jinyoung Kim, artiste d’origine coréenne très active sur la scène montréalaise depuis plus de dix ans, l’exposition réunit plusieurs corpus photographiques, vidéo et des éléments sculpturaux. Here propose une lecture conceptuelle du travail de l’artiste positionnant celle-ci au centre d’un récit, non pas comme narratrice mais comme témoin active d’un environnement changeant. Here, c’est là où se situe le lieu d’appartenance, ou peut-être plus profondément là où se développe le sentiment de s’appartenir. Parfois fluctuant, changeant, temporaire, assujetti à de grands déplacements ou encore mu d’un fort désir de s’ancrer, ce lieu se définit tout autant par les personnes qui l’habitent que par l’environnement bâti, les objets auxquels on s’attache et ceux que l’on laisse derrière soi. Here, c’est la maison qui se voit de l’extérieur pour explorer son intériorité. Here, c’est la nécessité d’habiter, dans un contexte social, politique et économique d’une précarité croissante.


Apparitions (2024)

À la fois sorte de négatif d'une image, ou reconstitution matérielle d’une image, à la fois absente et concrète, fragile mais pérenne, cette œuvre a pris forme à partir de meubles mis au rebut que l’artiste a récoltés, soit banalement sur le trottoir, soit en accueillant des objets laissés par des personnes ayant quitté Montréal en 2021. Conservant avec soin les imperfections de ces pièces abandonnées, la sculpture évoque l'ambivalence entre précarité et enracinement.

Moulage en plâtre.
Assistante de production : Geneviève Dagenais.

Fireworks on the shore, walking with our feet in ocean [Feux d'artifice sur le rivage, marcher les pieds dans l'océan] (2024)

L'image représente, en avant-plan, les parents de l'artiste marchant le long d'un rivage où des feux d'artifice émergent à peine de la ligne que trace dans la nuit la silhouette d’une ville au loin. Intéressée par le potentiel poétique du moment, de cette idée d’être en quelque sorte en voyage chez-soi, Jinyoung Kim a pris la photo lors d'une escapade au bord de la mer qui marquait le premier retour de toute sa famille immédiate en Corée du Sud depuis son immigration au Canada.

Impression à jet d'encre, 60 x 35 pouces.

Here [Ici] (2024)

« Here » est un lieu changeant dans lequel nous n'arrivons que lorsqu'il est ressenti comme tel. Prenant la forme d’une constellation, cette murale de photographies propose des images prises par Jinyoung Kim sur une période de dix ans. Les images capturent des moments ordinaires dans les différents lieux où elle a résidé, explorant le paradoxe de l'« ici » pour quelqu'un qui vient d'ailleurs. En se concentrant sur les distances, les mouvements et les environnements qui enveloppent les gens, Here est aussi le portrait d'une famille dont le sentiment d'appartenance est adaptatif et mouvant.

Impressions à jet d'encre, dimensions variables.

Jugong Apartment [Appartement Jugong] (2017, 2019)

Commémorant la démolition du complexe d'appartements Jugong 1, à Gwacheon, en Corée du Sud, ces photographies ont été prises deux ans après que Kim ait documenté le quartier en transition, alors que les personnes qui y résidaient sont déplacées. Contrairement à la première série de photographies, les nouveaux développements urbains sont capturés de loin, prenant en compte l'échelle complète de tels projets. 

Impressions à jet d'encre, 30 x 24 pouces.
Soutien financier du Conseil des arts du Canada.

Last Night [Dernière nuit] (2019)

Cette installation spécifique au site commémore la nuit où de nombreuses personnes ont quitté leur maison dans un quartier aujourd'hui démoli de Gwacheon, en Corée du Sud. L'effacement de ce quartier, remplacé par de nouveaux développements, marque la disparition d'un élément important de la chronologie personnelle de l'artiste, emportant avec lui les traces physiques de souvenirs formateurs. En collectant les objets et en les réunissant avec une guirlande lumineuse, Kim évoque les valeurs sentimentales et sociales de ce lieu en voie de disparition. 

Impression à jet d'encre, 40 x 26 pouces.
Soutien financier du Conseil des Arts du Canada.

Objects on the Rooftop [Objets sur le toit] (2015)

Pour cette série de photographies captée sur le toit de la maison de ses grands-parents paternels en Corée du Sud, Jinyoung Kim assemble une série d'objets entreposés au sous-sol de leur maison. En disposant chaque objet l'un par rapport à l'autre, pour finalement les accumuler en piles et en faire des sculptures improvisées, elle réfléchit au retour de ses grands-parents en Corée du Sud, depuis la Mandchourie où ils étaient exilés, et à la façon dont elle a apporté avec elle une part de cette histoire dans sa propre migration au Canada. 

Impressions à jet d'encre, dimensions variables.
Soutenu par la Bourse en photographie de la Fondation Roloff Beny.

Objects on the Sidewalk (Montréal) [Objets sur le trottoir (Montréal)] (2024)

Documentant des objets domestiques abandonnés sur les trottoirs de Montréal, cette série de photographies capture des moments de transition qui se manifestent par des monuments brièvement érigés avant la collecte des ordures. Dans ces objets, l'artiste voit le témoignage de changements de vie qui lui sont familiers. Bien que les objets ne révèlent pas l'histoire qui les habite, ils portent un sentiment de perte ou de mélancolie, de liminalité et attestent de l'accélération du changement en contexte urbain.

Impressions à jet d'encre, dimensions variables.
Assistante à la production : Roxanne Ross.

낭송자 Recitation [낭송자 Récitation] (2023)

Sur fond de lotissements modernes à la périphérie de Berlin, deux femmes originaires d'Asie de l'Est racontent de manière allusive leurs souvenirs de migration, décrivant diverses notions de « chez-soi ». Le film s'ouvre sur une voix qui nous guide dans une visualisation labyrinthique du lieu et de la mémoire, se demandant s'il est possible de « voir » son passé en étant dans un environnement étranger. Dans la disposition architecturale complexe des appartements et des parcs, les femmes se promènent et cherchent, révélant des sentiments complexes et croisés de familiarité et d’étrangeté.

Kim a choisi la ville de Berlin pour son film en raison de sa curiosité pour les faits historiques et les spéculations qui lient la Corée du Sud à l'Allemagne. En effet, au lendemain de la guerre de Corée et de l'influence japonaise, le président sud-coréen de l'époque, Park Chung Hee, s'est tourné vers l'Allemagne pour s'inspirer de ses processus industriels soi-disant miraculeux, y compris dans le domaine du logement. Les grands complexes d'appartements ont vu le jour en Corée du Sud, à l’image des développements de logements modernes d'après-guerre construits en Occident.

Vidéo HD avec son, 24 min. 32 sec.
Assistants à la production : Saebom Kim, Sion Huh.
Direction de la photographie: Kevin Jung-hoo Park.
Musique originale, conception sonore et mixage : Christian Olsen
Réalisé avec le soutien de la Galerie Leonard & Bina Ellen dans le cadre du programme Voir et ne pas savoir.

Trees on the Move [Arbres en mouvement] (2019)

Ces photographies ont été prises peu avant la démolition d'un quartier de Séoul constitué de complexes à appartements des années 1980. Elles documentent la transplantation précaire d'arbres sur des sites temporaires : les arbres sont coupés à la racine, maintenus et attachés par une corde jusqu'à ce qu'ils puissent être déplacés de manière permanente sur un nouveau lieu.

Impressions à jet d'encre, 50 x 40 pouces et 40 x 30 pouces.

Jinyoung Kim (née en 1984) est une artiste d’origine coréenne établie à Montréal dont la pratique explore le sens du lieu et de la culture matérielle où se conjuguent souvenirs personnels et collectifs. Développant un monde imaginaire qui lie le passé et le présent, elle utilise la photographie, la vidéo et des installations composées d'objets pour créer un inventaire d’expériences vécues dans une perspective diasporique. 

Kim est titulaire d'une maitrise en Studio Arts de l'Université Concordia. Elle a présenté son travail au Canada et à l'étranger, et est représentée par la Galerie Patrick Mikhail, à Montréal. En 2022, elle recevait la bourse Voir et ne pas savoir de la Galerie Leonard & Bina Ellen pour réaliser son court métrage 낭송자 Recitation. Elle remportait le prix Lynne-Cohen en 2019 et a été présélectionnée pour le prix Pierre-Ayot en 2018. Ses œuvres font partie de nombreuses collections publiques et privées, notamment la collection permanente du Musée national des beaux-arts du Québec, du Musée d'art contemporain de Montréal, de la Ville de Montréal, d'Hydro-Québec et de Desjardins. 



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Médiation

Rencontrez l’artiste

Le 21 septembre 2024 de 14 h à 16 h

Profitez de la présence de Jinyoung Kim en galerie pour passer voir l'expo et jaser avec l'artiste!

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Autre exposition

Basma al-Sharif
I want all this material burned

Du 6 septembre au 26 octobre 2024


 

Une exposition préparée pour Dazibao par France Choinière, en étroite collaboration avec l'artiste. Dazibao remercie l'artiste pour sa généreuse collaboration ainsi que son comité consultatif pour son soutien.

Dazibao reçoit l’appui financier du Conseil des arts et des lettres du Québec, du Conseil des arts du Canada, du Conseil des arts de Montréal, du ministère de la Culture et des Communications et de la Ville de Montréal.

Dazibao reconnait être situé sur le territoire non cédé de la nation Kanien'kehá : ka et que Tiohtiá:ke / Montréal est historiquement connu comme un lieu de rassemblement pour de nombreuses Premières Nations, réunissant aujourd'hui une population diversifiée d'autochtones et d'autres peuples. Guidé par une éthique fondée sur le respect, l'écoute et la sensibilisation, Dazibao s'engage à poursuivre sa réflexion sur les défis systémiques et profondément enracinés liés à l'accessibilité et à l'inclusion dans les arts et au-delà, et s'efforce d'appliquer ces réflexions à tous les aspects de ses activités et de sa gouvernance.