Bambitchell
Special Works School
Du 8 novembre au 21 décembre 2019
Vernissage le 14 novembre à 19 h
Dans des univers colorés, voire déjantés, où tant les objets que les êtres s’emploient à personnifier des idées abstraites ou des concepts moraux difficiles à représenter, les œuvres ici réunies de Bambitchell, Julia Feyrer et Mikhail Karikis offrent une autre manière de dire le monde et font de l’allégorie une forme d’activisme.
Special Works School était le code utilisé par le British War Office pendant la Première Guerre mondiale pour nommer un groupe d’artistes — peintres, artistes textiles, scénographes, designers, sculpteurs et peintres scéniques — chargés de développer des techniques de camouflage. Étonnamment, à une époque où la qualité d’un artiste se mesurait souvent à son habileté à rendre avec acuité le réel, les artistes réunis au sein de cette unité militaire travaillaient à faire disparaitre les choses. S’appropriant le nom de cette unité spéciale, l’œuvre de Bambitchell fait contrepoint au camouflage en offrant une mise en scène contemporaine équivalente de la surveillance pour questionner ce que cette esthétisation de la surveillance rend visible ou, inversement, invisible. Véritable expérience impliquant tous les sens, Special Works School propose une trajectoire historique de la surveillance qui défie cette idée qu’il s’agirait d’une intrusion essentiellement fondée sur le visuel.
Créée en collaboration avec l'artiste sonore Richy Carey de Glasgow, Special Works School propose une narration abstraite dans laquelle trois couleurs — sable, cyan et pourpre — abordent l'esthétique de la surveillance en dialoguant avec chacun des cinq sens. Le travail offre au visiteur une expérience multisensorielle et physique de l'état, des structures de pouvoir dominantes. Un chœur polyvocal complique cette narration, suggérant que la méthode ultime de surveillance serait de devenir invisible: la dissolution du soi.
Depuis 2009, sous l’appellation Bambitchell, Sharlene Bamboat (1984) et Alexis Mitchell (1983) collaborent à la réalisation de projets artistiques fondés sur la recherche qui visent à réimaginer diverses histoires nationalistes par un recyclage souvent ludique de documents d’états et d’archives institutionnelles. Mercer Union (Toronto), la Gallery TPW (Toronto), articule (Montréal), la Art Gallery of Windsor et Images Festival (Toronto) ont récemment présenté leurs travaux, de même que certains festivals tels que la Berlinale (Berlin) et le BFI London Film Festival. Bambitchell a été en résidence à l'Akademie Schloss Solitude (Stuttgart) et à la MacDowell Colony (New Hampshire). Leurs travaux font également partie de l’anthologie Contemporary Citizenship, Art, and Visual Culture publiée en 2017 par Routledge.
Autres expositions
Rencontrez les artistes
Samedi le 16 novembre 2019 de 14 h à 16 h
Dans le cadre de leur exposition, Bambitchell (Sharlene Bamboat et Alexis Mitchell) seront à la galerie pour parler au public et répondre aux questions. Passez voir l'expo et rencontrez les artistes dans un cadre informel!
À voir aux RIDM
Bambitchell, Bugs and Beasts Before the Law (2019)
Les 17 et 19 novembre 2019 à la Cinémathèque québécoise
Dazibao remercie les artistes de leur généreuse collaboration ainsi que son comité de programmation consultatif pour son soutien.
Dazibao reçoit l’appui financier du Conseil des arts et des lettres du Québec, du Conseil des arts du Canada, du Conseil des arts de Montréal, du Ministère de la Culture et des Communications et de la Ville de Montréal.
Dazibao reconnait être situé en territoire non-cédé de la nation Kanien'kehá: ka et que Tiohtiá:ke / Montréal est historiquement connu comme un lieu de rassemblement pour de nombreuses Premières Nations et, aujourd'hui, une population autochtone diversifiée ainsi que d’autres peuples.